Une marche silencieuse a apporté son soutien à une Blésoise agressée
Josette a de très belles gambettes. Elle le sait. Les clients du restaurant «Au Coin de Table» le savent aussi. Josette sourit toute le temps. Josette adore plaisanter et sait se tenir en société. Elle est respectable et respectée de toutes celles et de tous ceux qui la connaissent. Mais depuis la fin novembre, Josette rit bien moins et souffre, beaucoup, de l’agression dont elle a été victime, de la part de deux individus ignominieux alors qu’elle traversait le square Augustin-Thierry à Blois. Face aux premières attaques orales sur sa condition de femme et avant que ne s’annoncent, comme elle le pressentait, d’autres attaques plus physiques, elle a su jouer, lestement, de la main en claquant, avec violence, le visage de l’un de ses agresseurs avant de s’enfuir, rapidement, en mettant à profit le moment de stupeur ressentie par le boxé…et son comparse.
Relayée par les réseaux sociaux et le journal local, l’affaire a pris une dimension nationale et des marques d’affection sont arrivées de toute La France. Puis, de suite, l’idée d’une marche silencieuse à travers les rues principales de Blois a pris effet, avec la seule consigne de venir en jupe.
Plus de cent-dix personnes, dont un bon tiers d’hommes…, en jupe, pour certains, ont quitté la rue Henri Drussy pour aller sur les lieux du «crime» au pied du château avant de revenir vers la rue du Commerce en plein premier samedi de décembre. En silence. Calmement. Pour bien prouver qu’il est possible de porter des jupes encore en l’an 2016 sans se faire agresser ou insulter. Pour dire non à l’intolérance et à la dictature sexistes. Pour que Josette, comme toutes les femmes de ce Pays, des droits de l’homme et donc, de la femme, aussi, puisse choisir, le matin, dans sa garde-robe, le vêtement qu’elle voudra porter, librement, sans que quelqu’un ne lui impose sa façon de voir, de penser ou de vivre. Dommage qu’il y ait encore, de par le monde, trop de pays qui subissent et acceptent encore ça…
Plus que jamais, les mots Liberté, Égalité, Fraternité doivent s’ériger contre de telles barbaries. Commencer à critiquer une jupe et/ou celle qui la vêt peut ouvrir des portes qu’on ne veut même pas voir s’entrebâiller…d’un millimètre !
Jules Zérizer.