Un office de commerce pour fédérer les commerçants de Bourges


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Une structure autonome, avec un animateur permanent, c’est le point fort du projet des commerçants et de la chambre de commerce, présenté mardi 5 novembre aux candidats aux élections municipales de Bourges.

En période électorale, c’est bien connu, les candidats sont particulièrement réceptifs aux propositions des différentes composantes de leur électorat, les commerçants en particulier  (1.011 commerces à Bourges, 4.579 salariés). Tous les candidats qui comptent : Pascal Blanc et Michèle Serre, Véronique Fenoll et Alain Tanton pour la droite, Irène Félix pour la gauche étaient donc mardi à la CCI de Bourges pour prendre connaissance du projet élaboré par un collectif rassemblant des membres de la commission commerce de la CCI et les responsables de groupements de commerçants, hôteliers restaurateurs mais aussi le président du syndicat des architectes du Cher.

Un permanent indispensable
La réflexion du collectif s’est évidemment attachée à l’organisation du commerce avec un constat : une action d’envergure ne peut reposer sur le seul bénévolat des commerçants. Il faudra donc créer un office du commerce, dirigé par des commerçants et disposant d’un animateur permanent, rémunéré pour faire vivre cette association. Seule par exemple, la présence de ce permanent permettra la mise en place d’un système de fidélisation. Une carte Bourges Pass inspirée de ce qui existe à Chartres où le collectif est allé piocher les bons exemples.
Pascal Blanc s’est inquiété de savoir comment pourrait être financé cet office. Pour les commerçants une partie de la taxe locale sur la publicité extérieure (TLPE perçue sur les enseignes, affiches, véhicules publicitaires) pourrait être utilisée, ainsi qu’une part des recettes de parkings.

Gérer les déplacements urbains
La réflexion du collectif ne s’est pas arrêtée au tiroir-caisse, la présence d’un architecte donnait du poids à l’étude d’urbanisme et d’aménagement de la cité. Les propositions concernent la gestion des déplacements urbains : « ne reproduisons pas entre Avaricum et Cujas la coupure qui existe entre Auron et la rue Moyenne» rappela Paul-André Aubrun, le traitement de la place Cujas en espace de rencontre est une évidence pour le collectif tout comme pour Veronique Fenoll, Philippe Gitton ou Irène Felix. La candidate socialiste a rappelé à plusieurs reprises que l’on ne pouvait pas consacrer toute l’action sur le centre ville et qu’il fallait s’attacher à maintenir une vie commerçante dans les quartiers.
L’étude porte également sur le tourisme. Comment faire venir les touristes qui passent sur l’autoroute, comment les faire rester à Bourges. Vastes sujets, mais si déjà on les aidait à trouver un stationnement, en équipant les entrées de ville d’une signalisation indiquant les différents parkings, avec le nombre de places disponibles ! Irène Félix a d’ailleurs enfoncé le clou en dénonçant une signalisation brouillonne à la hiérarchisation contestable.
« Quand un touriste arrive en ville en venant de l’autoroute, il n’y a pas de cathédrale à Bourges ».
L’échange mené sous la direction Alain Brunaud, président de la CCI a eu le mérite de donner à tous les candidats le même degré d’information et leur a fait prendre conscience des attentes des commerçants qui souhaitent, quels que soient les gagnants, désigner des référents qui pourraient participer aux réflexions sur les projets pouvant avoir un effet sur le commerce (communication, circulation, mobilier urbain …)
Aucun futur maire ne pourra désormais dire qu’il a été pris au dépourvu et quelle que soit l’équipe qui s’installera à la mairie, elle aura un interlocuteur de poids avec lequel travailler, car les commerçants sont décidés à jouer collectif en se projetant à dix, voire quinze ans.

Pierre Belsoeur