2021, le tourisme prépare l’arrière saison avec gourmandise


Défiant les pronostics, la saison touristique 2021 aura été bonne, voire très bonne pour certains. Les mois de confinement et d’interdiction de voyager ont été largement compensés par une seconde partie de saison exceptionnelle, aidées par les outils de communication et de soutien à la profession, engagés par les collectivités locales et territoriales. Les professionnels se sont donnés pleinement pour faire vivre leurs établissements.
Frustrés de ne pouvoir prendre l’avion, les touristes se sont reportés sur les destinations françaises. Les Franciliens ont trouvé le chemin de territoires frontaliers, et donc celui du Val de Loire. Les outils marketing développés par notre région depuis quelques années déjà, se sont révélées être d’une belle efficacité. Au premier chef, la structuration de la Loire à Vélo, avec ses pistes, mais aussi ses professionnels réparateurs, transporteurs, restaurateurs, et hôteliers, y compris de plein air. La mise en service de trains/vélos entre Paris, Orléans, Tours, Blois ou Vendôme a permis d’attirer les amateurs d’un tourisme « doux », les campagnes de publicité dans le métro parisien depuis plusieurs années ont donné de la visibilité à une région peu connue des parisiens quoique proche de la capitale. Le 500e anniversaire de la Renaissance, et enfin les manifestations gastronomiques menées par les restaurateurs et orchestrées par les collectivités, ont aussi payé de retour, au moment où chacun s’y attendait le moins.

Des valeurs nouvelles
À l’entrée de l’automne, la saison touristique tourne une page, ce qui ne veut pas dire qu’elle est terminée, bien au contraire. Mais l’heure d’un premier bilan est arrivée.
La région Centre-Val de Loire, comme toutes les régions de France, a souffert de sept mois et demi de fermeture. « Des saisons épuisantes et sans visibilité, explique François Thévard, propriétaire de la Tonnellerie à Tavers dans l’ouest du Loiret. Entre pass sanitaire et météo capricieuse, la concurrence des destinations est plus forte que jamais, le tourisme devient concurrentiel ».
Le ton est donné, il faut désormais que ce tourisme, valeur de développement économique, soit différent, plein de surprises mais aussi de valeurs écologiques, responsable et culturel.
« Il faut avoir une histoire à raconter », résume Jean-Philippe Vanlauwe. À Sigloy, sur les bords de Loire, il emmène ses passagers sur des bateaux à fond plat, des gabares qu’il construit lui-même, avec ses trois salariés. « Dans le calme de la nature, on raconte notre fleuve et l’on fait partager notre passion ».
Pour cela, des événements comme le festival de Loire, qui ont cette année encore, drainé plus de 300 000 visiteurs en quatre jours malgré le pass sanitaire, lui ont permis de faire la promotion de son activité. « C’est une façon extraordinaire de capter la clientèle et de donner envie. Les quelques professionnels que nous étions, ont fait près de 10 000 passagers en 5 jours. Ce n’est pas ce que l’on aime faire mais c’est utile pour le business du reste de l’année ».

Choisir d’investir
L’année 2019 avait été une année record qui a fait monter tous les plafonds. Au delà des éléments conjoncturels, le tourisme s’est structuré et devient un moteur de l’activité économique de la Région. En 2021, derrière les locomotives que sont le zoo de Beauval et le château de Chambord (où l’on compte jusqu’à 67% de taux d’occupation dans les établissements hôteliers cet été), tous les lieux de visite patrimoniale, de loisir, de gastronomie et de nature ont fait le plein ou presque. Et ceux qui ont le mieux réussi sont ceux qui avaient profité de la période de pandémie pour faire des investissements.
À l’image, une fois encore de la Tonnellerie à Tavers sur le circuit de la Loire à vélo. Dans leur auberge du 18ème siècle, Hélène et François Thévard, ont fait des travaux conséquents pour maintenir leur Écolabel qu’ils ont obtenu en 2014, le seul du Loiret. Pour cela, il faut une gestion éco durable des déchets, de l’eau, du chauffage et de l’isolation. « Les clients ne s’y trompent pas, explique François. Les français en particuliers, très présents dès le mois de juin, et dès juillet le retour à un mixte clientèle classique avec près de la moitié d’étrangers ».
Le tourisme semble être une valeur sûre, à la condition de répondre aux nouveaux standards qui se dessinent. À l’évidence, les professionnels, toutes activités confondues s’entendent sur la qualité et une large communication, notamment digitale.
Stéphane de Laage