Romorantin : Le Blanc-Argent déraille ? En tout cas, ça grogne


Depuis le 12 octobre, les personnels de la ligne ferroviaire Blanc Argent (BA) ont entamé un mouvement de grève pour obtenir des augmentations de salaire et contester l’application de la nouvelle convention du ferroviaire. Cette filiale de Keolis (groupe SNCF) bénéficie d’une large autonomie, mais les salariés du BA entendent obtenir les mêmes avantages que la maison mère SNCF.
Depuis le mois dernier, sont à prévoir des retards fréquents sur la ligne du B-A, moyen de déplacement important pour les scolaires. Le mouvement toucherait actuellement 73% du personnel d’après un représentant syndical, et provoquerait de fréquents retards d’une heure des trains entre Salbris, Romorantin et Valençay, et parfois la suppression de quelques trains en milieu de journée. La rémunération semble être le principal sujet de discorde entre la direction et le personnel : “Alors que le Smic a augmenté de 3,2% en 2021, nous n’avons eu aucune augmentation de salaire. De plus nous refusons l’application de la nouvelle convention collective ferroviaire qui remet à plat tous nos métiers et supprimerait certaines primes. Il faut savoir que la grille actuelle des salaires au BA démarre à 6% en dessous du Smic“ affirment les représentants Sud Rail et CGT. D’après eux, la société du BA ne s’est jamais aussi bien portée : “ malgré le Covid, les bénéfices ont augmenté de 19% en 2020.“ Mais la direction évoque le déficit du groupe Keolis qui a perdu 2 millions d’euros, et la solidarité des filiales avec la société mère.

Dialogue sur les rails, mouvement qui s’annonce long
Les représentants du personnel ont été reçus par Marek Mavridis, directeur du Blanc-Argent, et face à leurs revendications, n’ont obtenu aucune réponse pour l’instant. Ils réclament une réunion avec les instances régionales de Kéolis, y compris un entretien avec le vice-président transports du Conseil régional, Philippe Fournié. Pour l’instant, la direction de Keolis n’accepte aucune réunion sous la contrainte de la grève, d’après les représentants syndicaux. Le directeur Marek Mavridis propose de reprendre les négociations fin novembre, sur les bases de la nouvelle convention collective du ferroviaire imposée par le Gouvernement. Pendant les vacances scolaires, le mouvement de grève aura moins d’impact du fait de l’absence des passagers scolaires, mais il devrait reprendre de plus belle dès la rentrée du 8 novembre.

G.Br.