Balthazar, tête de bois, un conte musical pour Noël, mais pas que…


A quoi ça tient un album, une histoire, un conte, un livre. Ça tient à deux petites filles qui écoutent à longueur de temps Emilie Jolie, de la voiture à la cuisine, de la cuisine au salon, et qui, à force, gavent un peu leur papa. Et si le papa est musicien, ça donne « Balthazar, tête de bois », le premier conte musical de Guillaume Ledoux lancé, toujours en compagnie de son frère Johan, à la conquête de son public de tous les jours et probablement son préféré.
« Cela faisait longtemps que l’on avait en tête l’idée d’un conte musical. C’est Emilie Jolie qui a tout fait basculer. À force de l’entendre j’ai appelé Johan et c’était parti… cela nous a demandé à peu près deux ans et demi de boulot, de l’écriture à l’édition. C’est une vraie usine à gaz parce qu’on savait dès le départ qui on voulait sur le CD. Comme les chansons ont été écrites spécialement pour chacun, dans leur style personnel, il fallait qu’ils soient en mesure de chanter leur chanson. Les emplois du temps des uns et des autres n’ont pas vraiment été faciles à gérer » explique Guillaume Ledoux tout fier du résultat même si le CD ne tient pas bien dans le livret mais « c’est de ma faute, j’aurais du écouter ceux qui me conseillaient une pochette collée ! »
Sur ce projet on retrouve le patriarche Pierre Perret, celui par qui l’aventure a commencé lors d’un concert, au Mac Nab, à Vierzon. « Nous avons parlé avec lui de pêche, de repas et, avant de monter sur scène, il avait dit oui. Pour lui, nous avions pensé à lui faire jouer le rôle du bébé. A 80 ans, ça lui a bien plu. Après ça s’est enchaîné … dans le monde artistique Pierre Perret c’est réellement une référence ! » Que Pierre Perret ait apprécié cette collaboration est un euphémisme puisqu’il joue totalement le jeu de la promo dès qu’il en a l’occasion.
Pas seulement pour les petits
Finalement, de l’un à l’autre, pas de refus de participation. Seuls quelques problèmes de calendriers artistiques des uns ou des autres ont fait que la gestation a été un peu plus longue que prévue. Pourtant, parfois, le fil des contacts était assez tenu. Par exemple, pour la lecture du conte, Guillaume et Yohan avaient pensé à Sylvie Testud. Comme une bouteille à la mer, le projet a été proposé par un simple message à partir d’un mail qu’elle avait envoyé à la copine d’un copain qui connaissait … Guillaume Ledoux assure que « Sylvie Testud a accepté instantanément, même grave avait-elle écrit. En tournage à Prague, elle est revenue exprès pour enregistrer cette histoire du petit garçon qui savait instantanément si les gens qui lui parlaient disaient la vérité. »
Tous ont peut-être retrouvé, pendant quelques instants, dans leurs têtes, le banc de l’école, quand ils ou elles écoutaient Pierre et le loup et balbutiaient leurs premières notes de musique. Là, les chansons sont dans l’air du temps. Leurs interprètes aussi. Surtout ne rangez pas cet opus dans la seule catégorie conte pour enfants.
Il est vrai que l’on peut lire l’histoire le soir aux plus petits avant de s’endormir. Dans le miroir magique où Monsieur Plouf a un gros nez et Madame Citron a des pépins, ça fait même pas peur. Par contre, une deuxième lecture, ou plutôt écoute, est largement préconisée. Et puis c’est quand même collector de rassembler sur un même album Pierre Perret, Cali, Thomas Fersen, Élodie Frégé, Michel Fugain, l’ex de Louis’Trio, Hubert Mounier, le chanteur de Nada Surf, Matthew Caws, Marie Guillain, la voix et l’exubérance de Caravan Palace, Colotis Zoé, Alex Lutz, Ben Mazué et bien évidemment les deux Blankass, Guillaume et Johan Ledoux mais aussi les enfants de l’école primaire de Saint-Ambroix.
L’objet est bel et bien là. En deux versions: CD simple, et ses 14 chansons inédites, ou Livre-CD illustré par la Berruyère Lydie Baron. Depuis leurs sorties au début du mois seulement, les retour sont assez positifs. Plusieurs  points de vente ont d’ores et déjà demandé des ré-appros.
Quand on vous dit que c’est un conte mais pas que !
Fabrice Simoes