Billevesées de modernités


Peut-on aller bien dans un monde qui ne tourne guère rond ? Cela pourrait presque être une question d’épreuve de philosophie au prochain examen de baccalauréat. Nous n’avons pas de réponse arrêtée sur le sujet; par contre, force est de constater qu’en termes de coquecigrues, nous sommes plutôt bien desservis cette année 2022. Depuis deux ans de pandémie Covid, le phénomène paraît s’être amplifié. Vous aviez peur, vous avez toujours peur de ce virus ? Eh bien, accrochez-vous puisqu’un train viral peut en cacher un autre. Bienvenue à la variole du singe ! Vous n’avez pu échapper au phénomène, tant les articles, parfois présentés comme « sérieux », se multiplient sur ce dossier. Cette pathologie non mortelle qui disparaît en quelques semaines, est tantôt qualifiée de « virus », tantôt estampillée « zoonose », et ce serait sûrement également « une MST » et résultante d’une trop importante proximité entre l’habitat humain et la faune sauvage. Même si récemment, elle a aussi été confondue sur un cas avec une varicelle ! Les experts de tous acabits, qui ont surgi depuis 2020, ne sont pas tous et toutes d’accord. Pour certains, cette variole circulerait depuis cinquante ans mais aurait repris en intensité à cause de l’arrêt de la vaccination dans les années 80. Même s’ il est déjà avancé par d’aucuns que les vaccins en 2022 sont en nombre suffisant pour s’apprêter à traiter ces nouveaux cas contacts… Cela rappelle de mauvais et proches souvenirs, n’est-ce pas ? Dans ce joyeux panier, le milliardaire Bill Gates, lequel d’après d’ixièmes observateurs, aurait prédit cette survenue de variole il y a six mois ; une nouvelle prédiction sanitaire lui valant d’être placé en tête du hit parade des complotistes. Mais oui, puisque ce pourrait être lui le responsable de tous ces incurables maux de la modernité, parce que le pangolin n’y est bien pour rien ! Blague à part, en tentant de suivre ces soubresauts, on écope soit d’une importante céphalée, soit d’un début de folie ou de paranoïa. Plus personne n’y comprend plus rien ! À tel point que selon une anecdote véridique, une banale insolation n’est parfois plus capable d’être diagnostiquée, et devient ici également dans le doute un virus inconnu, encore non identifié. Si… Un phénomène délirant plutôt inquiétant. Tout aussi agaçant qu’un weekend où vous avez choisi de préférer le train sur un trajet donné, qui vous oblige à courir un sprint dans les escaliers pour ne pas le manquer, suite à un car adjoint mais bloqué sur la route par un accident, sans solutions. Au moins, cela permet de bouger son corps… “Il faut rester optimiste,” m’ont répété plusieurs candidats de Loir-et-Cher aux élections législatives des 12 et 19 juin 2022, aux propos toutefois sombres inévitablement du fait d’un contexte aux réalités peu enjouées (comme ces boules puantes politisées de modernités en-dessous de la ceinture notamment, dans la mare où surnagent déjà fake news, #Metoo, vraies histoires et broyeurs massifs de réputations en un clic éclair). Eh oui, néanmoins, il convient de ne pas oublier d’aller voter lors de ce nouveau rendez-vous démocratique dominical 2022. Pas de Rama Yade sur l’affiche en Loir-et-Cher cette fois (qui s’en souvient?) et puis bonne nouvelle dans ce marasme, vous avez tout à fait le droit de vous rendre aux urnes en “croc-top”. Clin d’œil aux modeuses du lycée Dessaignes de Blois qui en seraient visiblement interdites d’accès, le proviseur s’étant plaint, selon NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste) jeunes 41, des «croc-top» et des
« T-shirt trop échancrés ». Et entre nous, pour clore ces billevesées de monde qui va mal : ça s’écrit “crop top”, non mais !

Émilie Rencien