“Be LC” pour être “fiers du Loir-et-Cher”. C’est le slogan moderne à la consonance d’Outre-Manche qu’a choisi l’agence d’attractivité née dans les murs du Conseil départemental. Non sans buts bien territorialement français en visée.
“Be LC”… Prononcez le “c”, cé et non si. En Loir-et-Cher, on sait parler anglais quand c’est pour bien sonner et capter l’auditoire, mais il n’empêche que c’est bien une naissance en France, au pays que chantait feu Michel Delpech. Là, les férus d’anglicismes s’écrieront “why?” et qu’ils ont une grenouille dans la gorge à la lecture de cette donnée sur le papier, puisqu’il existe déjà des structures du genre, au service des territoires et des entreprises, par exemple l’agence Dev’Up Centre-Val de Loire. “Il ne s’agit évidemment pas de faire concurrence, mais de compléter,” a justifié Nicolas Perruchot, le président du Conseil départemental, lors du lancement le 19 novembre en très petit comité, reconfinement entravant les 200 invités initialement prévus. “Quand j’allais à Paris, sur des salons, j’étais convaincu de notre richesse départementale mais avec cette agence, nous disposons enfin du relais qui nous manquait.” Et la directrice de la fameuse agence (https://loiretcher-attractivite.com/), Karine Gourault – qui mène une dynamique équipe composée, une fois n’est pas coutume, de collaboratrices – d’ajouter. “Nous sommes ici en présence de marketing territorial avec cette nouvelle entité. Et d’ailleurs, “Be LC”, c’est pour crier notre fierté d’être Loir-et-Chériens. Il est temps de nous sentir décomplexés. De nous rendre compte que nous possédons de nombreux atouts : un art de vivre, des logements avec plus de mètres carrés que dans les grandes villes, des trajets domicile-travail courts, des châteaux, un zoo, le TGV à Vendôme, etc. Le Loir-et-Cher, c’est une terre des possibles pour l’avenir ! Alors l’agence d’attractivité permet de travailler sur nos atouts et de gommer nos failles. Elle affiche cette vocation d’une vision cohérente, d’une porte d’entrée unique, afin que les entrepreneurs pensent au 41 et que les habitants mesurent leur chance de vivre ici.”
Welcome…et plus si affinités
En dépit de la crise sanitaire, effectivement, les besoins de main d’oeuvre en Loir-et-Cher demeurent. En 2019 déjà, 200 postes ouverts manquaient de preneurs, la concurrence étant parfois féroce par ailleurs entre territoires. Donc, outre la belle vitrine promotionnelle dégainée, l’agence d’attractivité, dotée d’un budget de 200 000 € en 2020 (500 000 € en 2021), des outils vont être développés. Le premier s’intitule, restons dans la langue de Shakespeare, “Job Pack”. Soit un dispositif développé par une start-up orléanaise que le Loir-et-Cher est le premier département en France à acquérir. Ce moyen, présenté comme “alliant contact humain et solution digitale », doit faciliter les recrutements, notamment en permettant à l’employeur (public ou privé) de séduire et créer la différence, et au recruté d’avoir l’envie de rester en étant guidé sur place dans sa mobilité et son installation par des brochures et un “welcomer”, c’est-à-dire en français quelqu’un qui habite depuis plusieurs années dans le Loir-et-Cher. Ce qu’il ne faut pas faire ! Oui parce que c’est un peu comme pour les touristes, il faut susciter l’envie de s’intéresser puis impulser celle de rester, et non de repartir deux ans après… Le maroquinier Louis Vuitton (groupe LVMH) a bien posé ses valises à Vendôme, tout est possible ! En guise de pot de l’amitié sans verre ni petits fours habituels mais avec distance, gel et masques, Yvan Saumet, président de la Chambre de commerce et d’industrie 41, aura positivement abondé dans ce sens, invitant à méditer. “L’an dernier, lors de notre colloque sur l’attractivité, nous avions eu le témoignage du département des Vosges dont le slogan adopté “voir la vie en Vosges” avait d’un coup été l’élément déclencheur. » Alors, allez, “Be LC” et qui sait ?
É. Rencien
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