Paul Besnard, écrivain et poète solognot


 

Certainement le plus célèbre d’entre eux, Paul Besnard qui résidait au château de la Morinière à Mur-de-Sologne. Paul Besnard est né à Orléans le 29 octobre 1849. Magistrat, fils de magistrat, il passa la plus grande partie de sa jeunesse à Courbanton, en pleine Sologne. Il vécut ensuite quelques années à Romorantin puis à Mur, dont il sera la maire. C’est au château de la Morinière qu’il laissera libre cours à son âme d’artiste. Vêtu d’une biaude il aimait raconter une scène en plein air dans le parc de la Morinière. Poète et écrivain solognot, il fut également peintre, dessinateur, sculpteur et musicien.

Paul Besnard publie son premier livre en 1905. Il a laissé une oeuvre importante particulièrement attachante et attrayante grâce à la particularité de son style où le parlage solognot sonnait juste. Les sujets choisis se rapportaient à l’imaginaire local: coutumes, traditions, légendes…

Dans ses oeuvres, il a toujours voulu présenter le Solognot moyen, robuste, prudent mais futé, défendant avec ardeur ses intérêts, surtout face aux propriétaires châtelains, aux bourgeois -bien que bourgeois lui-même-, aux curés… en ayant parfois recours à la ruse. Il reflétait parfaitement le véritable autochtone sympathique et anticonformiste.

On a dit de lui qu’il laissait une oeuvre « mistralienne » avec ses poésies: Au Pays de Sologne, Poèmes et nouvelles du terroir (1905), D’Orléans à R’morantin (1906), De Blois à Lamotte-Beuvron (1908), Par les genêts et les béruères (1909), En blouse et en sabiots (1911), En gardant les vaches (1913)…

Dans son prologue de D’Orléans à R’morantin, l’auteur écrit: « Mon premier tiré « Au pays de Sologne » i n’a fait ben plaisi aux uns et point du tout aux autes.

Les ceuss’s qu’il ergardent dans un live que pour vouër si c’est ben dépeint, ça les a amusés, méme des foués quand qu’c’est pas de leuux opignions politiques.

D’autes qui voulent pas des lives et des journiaux qui sarvent point à leu parti, i trouvent  que j’sis pas bon à jitter aux chians.

Moué quand c’est qu’j’écris queut’chouse, j’moccupe point de ces affés-là. J’dis tout coume je l’voués et j’mets point en pratique si c’est suivant mon opignion ou ben non. »

Paul Besnard a avec talent fait grincer des dents, fait rire et fait pleurer anvec des chouses en solognot.

Il  décéda à Orléans le 8 février 1930.

G.B

(Extrait Parlage et chansons du terroir solognot aux éditions CPE)