Les (re)confinements ont quelque peu retardé les projets et l’agenda, mais le Conseil départemental et le CRIA 41 (Centre de ressources contre l’illettrisme et l’analphabétisme) demeurent depuis Blois, sur le pont pour un sujet lettré parfois jugé révolu et pourtant souvent bien d’actualité, dans tout le département.
Une journée sur l’illettrisme et illectronisme à la maison de Bégon à Blois en septembre ainsi qu’à Romorantin, et puis tout a été stoppé dans l’élan avec le reconfinement hivernal. Les journées prévues à Mer et Cormenon sont en stand-by. Ce qui ne signifie pas immobilisme. Un label, ainsi, sera bientôt décerné au Centre communal / intercommunal d’action sociale (CCIAS) de Romorantin, et des actions non détaillées dans l’immédiat en découleront. Des ateliers enfants-parents ont de plus été mis en place au collège Rabelais de Blois. Aussi, “nous réalisons des capsules vidéo afin de garder le lien sur le territoire, en attendant,” explicitent Geneviève Baraban, conseillère départementale PS de Blois 1, chargée de mission pour la lutte contre l’illettrisme et l’illectronisme, et Isabelle Daumas, directrice du CRIA 41. “Entre professionnels, côté e-administration pour renseigner sur des lieux et services de proximité les gens en difficulté, nous utilisons également l’application ADELE 41 réalisée par l’Observatoire de l’économie et des territoires.” Si on ouvre un dictionnaire, l’illettrisme est défini comme “l’état de ceux qui, ayant appris à lire et à écrire, en ont complètement perdu la pratique; l’illectronisme, lui, “inhabileté numérique, transpose le concept d’illettrisme dans le domaine de l’informatique.” “Nous souhaitons faire du numérique une chance,” complète Geneviève Baraban. “À Romorantin, des gens nous ont confié que grâce à ces actions et journées, ils se sentaient moins stigmatisés. Certaines personnes en effet ne se rendent pas compte, pensent que l’illettrisme a disparu; or ce n’est pas le cas car 7% de la population reste concernée et les causes sont multiples. ” En 2018, selon l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme, 2 500 000 personnes (soit toujours 7 %) de la population française adulte âgée de 18 à 65 ans s’avèraient illettrées ; un constat chiffré encore valable deux ans plus tard. “C’est un problème de société qui persiste et qu’il ne faut pas taire mais il faut dire également que ce n’est pas une fatalité et qu’il existe des solutions,” concluent positivement les deux femmes.
É.R.
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