Le Loir-et-Cher paré pour conserver une bonne santé


Juste avant la trêve des confiseurs, le Conseil départemental a organisé fin décembre 2020 un bilan sur le grand débat de santé lancé en juillet dernier depuis Blois. Pour un an 2021 départementalement sain, quels desseins sous le gui ?
La visio-conférence a rythmé les sombres jours de 2020 et demeure encore et toujours de rigueur en ce début 2021, afin de permettre le plus largement possible, face au virus Covid-19 également encore d’actualité, à chacun(e) de rester en bonne santé. Un sujet justement tombant à point nommé car hormis l’inopinée pandémie, le dossier avait été mis sur la table, et les petits plats avaient même été mis dans les grands dès le mois de juillet 2020 avec un grand oral à l’Hôtel du Département à Blois, en compagnie de l’ancienne ministre Marie-Anne Montchamp. Le panorama dressé faisait notamment état d’un vieillissement prononcé de la population du Loir-et-Cher (trois Loir-et-Chériens sur dix ont plus de soixante ans). Les médecins y vieillissent également ( 54,7 ans pour la moyenne d’âge); l’offre de santé de proximité se trouve ainsi parfois limitée et des fragilités et déficits ont été particulièrement soulignées dans le Perche, le Vendômois, la Vallée du Cher et une partie de la Sologne. Toutefois, le maillage territorial est apparu renforcé via des structures d’exercice regroupé (18 maisons de santé pluridisciplinaires sur le Loir-et-Cher, dont 2 à vocation universitaire à Cheverny et Vendôme, 2 cabinets secondaires, 4 centres de santé et 1 pôle de santé), sans oublier une offre de stages affirmée pour favoriser l’installation de jeunes médecins, ou encore l’extension du dispositif Païs (plus de 30 médecins engagés, dont 6 en 2020, dans cette démarche de plate-forme alternative d’innovation en santé pour s’organiser en ruralité). La télémédecine s’implante aussi progressivement sur le département; l’exemple positif de l’Ehpad de Châteauvieux, qui a sauté le pas, est souvent cité dans l’espoir de créer des émules. Un questionnaire en ligne, via “Mon avis Citoyen”, a été réalisé auprès des habitants et des professionnels pour affiner le diagnostic entre le 7 août et le 15 septembre 2020.

Un plan signé le 18 janvier 2021
Et donc, en janvier 2021, où en est-on en Loir-et-Cher ? Les constats n’ont pas changé d’un iota, la détermination affichée en juillet 2020 non plus. Au coeur des nouvelles données confirmées depuis cet été, le maintien à domicile est davantage plébiscité par les seniors, plutôt que la maison de retraite pas vraiment perçue comme une solution de bien-être, tandis que le manque de médecins généralistes et spécialistes a été serinée (le département est en effet placé au 79e rang français pour l’offre proposée en kinésithérapeutes, au 81e rang français s’agissant des dentistes, etc.). Un plan d’actions santé sera voté puis signé le 18 janvier 2021 en commission permanente des élus départementaux, sans doute au Minotaure à Vendôme pour à la fois pouvoir réunir tout le monde et mieux respecter les règles sanitaires en vigueur, en évitant le système d’échanges vidéo en distanciel parfois capricieux à Blois. “Nous avons beaucoup d’atouts mais parfois ce n’est pas suffisant. Alors il faut faire évoluer en bonne intelligence, s’adapter, ne pas se lamenter et se positionner pour un 41 en bonne santé,” a remarqué le président du Conseil départemental, Nicolas Perruchot, en visio, comptant s’appuyer sur les outils existants, la plateforme d’emploi Job41 et l’agence d’attractivité BeLC. “Les quatre ateliers sur quatre thématiques qui se sont déroulés en 2020 nous ont permis de nous parler. Nous avons découvert de nouvelles pistes de moyens d’améliorations.” Parmi ces dernières, il est possible de citer la création d’une unité mobile de téléconsultation (un camion équipé déjà testé en Vendée, le Loir-et-Cher sera le deuxième département à l’essayer); une expérimentation dans les classes de CM1 à Blois pour prévenir les troubles de dos et posturaux des enfants de 8 à 12 ans; le développement d’une application mobile ou encore la mise en place de télé-soins et autres projets de télé-médecine. La panacée ? Des pas pour débuter et une démarche locale en tout cas validée par Cédric Grouchka, membre du Collège de la Haute Autorité de santé. “Les attentes et besoins de la population doivent être entendues et non vécues comme une contrainte. L’offre de santé n’a pas pour seule mission la santé mais aussi la démocratie et elle structure l’offre d’un territoire. Les politiques nationales sont primordiales; pour autant, la démarche engagée du Conseil départemental de Loir-et-Cher est emblématique. Les collectivités territoriales peuvent devenir de véritables accélérateurs de mise en oeuvre des politiques publiques. Le but n’est pas de se mettre à la place de, ni d’être en concurrence avec le régulateur mais d’être facilitateur.  »

É. Rencien