Blois : Les Amis de l’Hôtel-Dieu affirment leur “non” face à la mairie


Le sujet d’un protocole transactionnel entre les parties avait accaparé deux conseils municipaux fin 2021 et début 2022. L’histoire semblait réglée mais le vote en assemblée générale le 30 mars va maintenir la pression sur le projet immobilier de la municipalité.
Le président de l’association des Amis de l’Hôtel Dieu, Michel Géant, n’avait pas promis du sang mais tout de même que ça allait saigner, ou tout au moins, que le combat engagé n’était pas terminé. “Un massacre à la bétonneuse”, “un gâchis monumental pour les Blésois dépouillés de leur patrimoine”, “la mairie veut juste récupérer son chèque”… Les termes lâchés par l’auditoire lors de l’assemblée générale de l’association des Amis de l’Hôtel-Dieu à Blois le 30 mars étaient sans appel. En préambule, pour celles et ceux qui ne suivent pas forcément depuis le début, l’association susmentionnée est née en octobre 2019 suite à une nouvelle : le départ des lieux, en décembre 2020, de la Direction Départementale des Territoires (DDT). Une nouvelle qui permettait à la mairie de Blois d’envisager de vendre l’endroit et ainsi d’imaginer un nouvel emploi du site en coeur de ville. Parmi les orientations listées, la municipalité a indiqué logements de qualité en accession à la propriété, surfaces d’activités pour le tertiaire, espaces culturels. En parallèle, depuis trois ans, le désaccord des Amis n’a pas faibli; pour preuve, 1 contentieux et 4 recours gracieux ont été lancés par ce groupe mené par Michel Géant, et composé de férus de vieilles pierres bien connus comme Xavier Anquetin et Jacques Hallais. L’association, qui a envoyé moult courriers à des ministres et personnalités (Jacqueline Gourault, Marc Fesneau, Roselyne Bachelot, Barbara Pompili, Stéphane Bern, etc.), tique en particulier sur les 97 logements prévus dans le plan municipal et celui de la société Mérimée / groupe Histoire et Patrimoine, lauréats de l’appel à projets; sur l’absence de jardins ouverts au public, ou encore sur les 46 lucarnes envisagées “qui vont tout bousiller”, ainsi que les places de parking privatives selon l’association qui vont encercler le chevet Saint-Nicolas. Un sacrilège pour ces Amis qui suggèrent à la place dans cet Hôtel-Dieu la création d’un lieu inédit en Loir-et-Cher, à savoir “un Centre d’Interprétation, dans le but de préserver l’ensemble de l’aile Guillaume de La Tremblaye dans le domaine public, et d’en faire un site à vocation culturelle et touristique.”

Pas d’abandon
Une délibération concernant un protocole transactionnel qui était censé calmer le feu entre ces passionnés de patrimoine et la municipalité, mise au vote en conseil municipal en décembre 2021 sans l’accord des premiers, a finalement crispé les positions. La délibération présentée bis repetita en session en mars 2022, impliquant notamment le renoncement aux recours lancés et le transfert en contrepartie du musée des arts religieux à l’Hôtel-Dieu, n’aura rien changé au sentiment de l’association. “Un passage en force du maire, et aucune concertation,” selon Michel Géant. L’AG du 30 mars à Blois, rassemblant une trentaine de citoyens passionnés, sans élus, avait donc vocation à interroger les membres de l’association des Amis de l’Hôtel-Dieu : “faute de convention signée entre la ville et le diocèse qui conditionne le protocole, celui-ci est-il ou non acceptable? » La réponse fut limpide : “non!”. « La Ville a menacé, nous a prédit que ça allait nous coûter cher. Nous savons que cela va retarder le promoteur. C’est une épine dans la chaussure de la mairie qui joue la montre mais il ne nous faut pas lâcher,” a conclu le président Géant qui a par conséquent informé la poursuite de l’action avec entre autres le dépôt d’un nouveau recours …

Émilie Rencien