Bourges – L’Antre fait Peaux neuves


RENAISSANCE Après quatre années de travaux de réhabilitation, les nouveaux espaces de création, de pratique, de production et d’éducation artistique de l’Antre Peaux à Bourges ont été inaugurés la semaine dernière. La première tranche de travaux avait été terminée voilà deux ans. Cette fois c’est l’ensemble de la structure culturelle qui est désormais ouverte.
Francis Smith

L’Antre-peaux peut désormais afficher un plan complet.

Pour les associations Emmetrop et Bandits-Mages, utilisatrices des locaux la fin des travaux est « Une renaissance pour notre lieu-projet pionnier en région Centre-Val de Loire. Chancres urbains, friches, usines, gares, abattoirs,… désaffectés ont tout d’abord constitué une réponse en urgence, des abris de fortune face à l’explosion des comportements, des aspirations et des pratiques artistiques, associatives et activistes du début des années 80. Aujourd’hui, ces hétérotopies, vaisseaux fantômes, tapis volants, tentes d’indiens, terrains vagues, friches artistiques,… poursuivent en France et ailleurs l’élaboration d’autres possibles, continuent à rêver et construire des îlots de « tout monde », expérimentent concrètement, au risque du réel, leurs intuitions, tentatives et questionnements pour établir de nouvelles relations entre arts, territoires et populations ».
Pour cette journée hors norme, longue et éclectique, outre l’inauguration officielle, des spectacles, des installations sonores et visuelles, des concerts et autres agitations sur le dance floor étaient au menu. Une programmation voulue exceptionnelle, « truffée de pépites, de diamants. Une fête en forme de rituel de transition, puisque qu’on ne pend plus que rarement la crémaillère. » selon les organisateurs qui assurent que dès le dimanche il sera nécessaire de « toujours, avec acharnement, passion et créativité, serrer les boulons ensemble en fabrique permanente de nos vies et de nos savoirs situés, comme les ouvriers de l’entreprise Leiseing ici même en leur temps et les œuvriers de l’Antre-Peaux d’aujourd’hui, ceux d’Emmetrop, de Bandits-Mages et ceux nés des multiples alliances fertiles avec des énergies et des projets d’ici et d’ailleurs. »
A l’issue des discours convenus, président du conseil régional, maire de Bourges et consorts, les arts ancrés maintenant dans la friche industrielle berruyère étaient mis à l’honneur. Parmi les spectacles de la journée, il ne fallait pas manquer « L’inondation », une lecture musicale de Jean-Claude Dreyfus sur un texte d’Émile Zola mais aussi des performances de danse, de musique électronique et les concerts pour aller au bout de la nuit.