Ça se discute à la CCI


La régionalisation, ça aurait du bon

Les rapprochements, parfois forcés, ne plaisent pas à tout le monde. Antoine Bonneville, président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) du Centre-Val de Loire, met  les pieds dans le plat sensible à force d’arguments.

L’occasion peut créer le larron, et le changement tendre des mains à saisir. L’argentonnais Antoine Bonneville, chef d’entreprise de l’Indre et patron consulaire régional, invité lundi 27 mars à Blois lors de l’assemble générale de la CCI loir-et-chérienne, ainsi défendu la régionalisation des chambres. Selon lui, si c’est « une obligation » impulsée en 2016 par la loi NOTRe (nouvelle organisation territoriale de la République), c’est surtout « une nécessité » pour une efficacité décuplée. «Une CCI devenue régionale ne signifie pas une contribution hors sol. C’est plutôt un outil et un bien commun au service des chambres territoriales. » En sus de la contrainte législative, il faut reconnaître que la baisse des ressources fiscales consulaires n’aura pas aidé à conserver le même nombre de navires amarrés au quai. La révolution numérique (mise en place de nouveaux outils, « CCI Map » par exemple, un diagnostic à 360° pour les PME) et les relations dorénavant étroites avec le Conseil régional et les EPCI (Établissements publics de coopération intercommunale) modifient largement le cap. La CCI du Centre-Val de Loire hérite donc de la définition de la stratégie et du lobbying régionaux, ainsi que de la communication entre autres dossiers ; la CCI de Loir-et-Cher récupère elle la mise en oeuvre de la stratégie régionale, l’appui aux entreprises et le lobbying territorial. Un travail en complémentarité lie les deux entités. Antoine Bonneville a d’ailleurs continué à marteler. «Avec la transition énergétique et les autres défis à relever qui s’annoncent, les entreprises changent elles aussi. Elles ont besoin de collectivités de proximité. La richesse est de toute façon ancrée dans les territoires. » Alors, vraie opportunité ou réelle inquiétude ? «Cette régionalisation peut être une chance collective. L’agence de développement économique Dev’Up (pilotée par la Région et les acteurs locaux, ndrl) ouvre des antennes dans chaque département, dont
le Loir-et-Cher incessamment sous peu. Les CCI deviennent des partenaires. Le collectif doit primer sur l‘individuel. La régionalisation ne marque pas la fin de la présence sur le terrain. C’est une valeur ajoutée. Nos principes fondamentaux demeureront et les CCI restent dans l’action. Un contexte s’impose à nous, nous devons juste nous adapter. J’invite chacun à dépasser les frontières géographiques, hiérarchiques et institutionnelles. »

Émilie Rencien