Carte scolaire 


Les parents s’insurgent contre les aberrations du système

Un gros « coup de gueule » de parents en milieu rural, qui sont désemparés devant les affectations de leurs enfants entrant en lycée et qui vont devoir faire face à des contraintes énormes eu égard à la position géographique de leur résidence.

C’est le cas de Anne, mère de deux jeunes filles Lucille et Mathilde qui ont reçu leur affectation : l’une à Orléans, l’autre à Romorantin alors que leur résidence est Pierrefitte-sur-Sauldre.

Pourquoi ce coup de gueule ?

« Nous habitons Pierrefitte-sur-Sauldre (41) et le trajet le plus rapide nous conduit inévitablement sur Orléans (45). Nous avons de plus, des connaissances dans cette ville ce qui faciliterait le logement. Lucille et Mathilde souhaitaient entrer dans un lycée qui possède une section européenne. Lucille avait demandé le lycée Voltaire à Orléans et Mathilde le lycée Charles Péguy car elles ne souhaitaient pas être dans le même lycée. Nous avons donc fait une demande de dérogation, pour Mathilde, elle a été accordé mais pas pour Lucille.

La carte scolaire est une chose mais la réalité une autre

Cela pose un vrai problème pour Lucille au niveau des transports scolaires. « Cela pose un problème en temps mais aussi de fatigue et cela va nous engager à l’inscrire à l’internat ce qui va générer des dépenses supplémentaires. Prenons l’exemple du transport, pour se rendre de Pierrefitte au lycée Claude de France de Romorantin, les enfants prennent le bus scolaire jusqu’à Salbris et ensuite, le train jusqu’à Romorantin. Départ Pierrefitte à 6h27, arrivée à Romorantin à 7h28 puis 10 minutes de marche pour se rendre au lycée, retour à Pierrefitte vers 19h42 avec un temps d’attente à Salbris d’une heure (arrivée du train et départ bus). Si l’enfant ne veut pas subir tous les jours ce marathon, il doit se lever à 5h30 et se coucher vers 23h30 (devoirs finis), il ne lui reste que l’internat. C’est dire si l’on prend soin de la santé des enfants. Nous avons choisi de remettre de la vie dans la ruralité ; là nous sommes servis ».

Comment peut-on arriver à ce genre de situation qui ne protège absolument pas les rythmes du jeune qui va passer plus de trois heures dans les transports. Nous avons posé la question au rectorat qui renvoie les parents vers la direction départementale de Blois. A titre de comparaison, le trajet de Lucille pour le lycée Voltaire d’Orléans serait de 44 minutes contre 1h30 au cas où elle irait à Romorantin. Il reste à résoudre un problème de coordination entre le départ du bus scolaire qui part de la gare SNCF de Saint-Cyr-en-Val (45) vers le lycée puisque la jeune fille doit prendre le train à Nouan-le-Fuzelier (41) pour arriver à Saint-Cyr-en-Val.

Tout cela n’est pas aisé et les affections via internet sont certes rapides mais complètement déconnectées de la réalité et plongent familles et enfants dans un hallucinant et pénible choix d’orientation, la pire des choses dans la construction éducative d’un jeune. En plus du fait de ne pas avoir les éléments qui valident ou non une affectation, c’est la fatigue accumulée par les enfants, néfaste au travail scolaire. Souhaitons à cette famille et à toutes celles qui sont dans le même cas, qu’elles puissent obtenir satisfaction auprès des autorités de l’Education Nationale et dans ce cas précis de Pierrefitte, à égale distance entre d’Orléans et Romorantin, il y ait matière à dérogation. D’autant que l’acceptation en internat stipule d’avoir des connaissances dans la ville d’affectation : Lucille et Mathilde ont ces connaissances à Orléans, alors pourquoi ne pas être affectées dans les lycées orléanais ; ce n’est que du bon sens… On doit porter au crédit de la direction départementale de l’Education nationale d’avoir eu la délicatesse de répondre à nos questions afin d’avoir les éléments nécessaires à une analyse objective. Madame l’inspectrice académique chargée de l’orientation a étudié le parcours des jeunes filles et en soi, il apparaît qu’il n’y a rien d’irrévocable dans cette décision d’affectation. Les parents sont invités à prendre contact avec son homologue du Loiret qui gère les affectations lycéennes sur Orléans. Un pas est fait, souhaitons qu’il ouvre les portes et solutionne ce problème qui n’apparaît pas insurmontable.

Jacques Feuillet