Cent lycées de la région passés au crible


Au prix des énergies, fuel et gaz en particuliers, et des gaz à effet de serre qu’elles génèrent, les collectivités s’engagent dans de vastes programmes de rénovation des bâtiments publics dont elles ont la charge, en particulier de ceux dont elles sont propriétaires. La région Centre-Val de Loire a engagé un important programme de rénovation de ses lycées et vient même d’y intégrer le FRAC, Fonds régional d’art contemporain.
Il devient urgent pour chacun d’entre nous de faire des économies dans nos logements. Les collectivités font aussi le constat que l’addition est salée et que le bilan carbone n’est plus supportable. Il y a dix ans, la région Centre-Val de Loire s’est engagée dans la rénovation progressive de ses lycées. Mais la voilà pressée d’aller plus vite, par un budget toujours plus contraint et les recommandations de l’État.
C’est donc par un appel d’offre concurrentiel que la Région poursuit sa progression, pour traiter l’ensemble de son parc d’une centaine de lycées. L’enjeu est considérable, 32M€ seront investis sur deux ans (Région et Europe), un million de mètres carrés de bâtiments à traiter, 36 000 m2 d’isolant à poser, des chaudières à changer, 1 500m2 de panneaux photovoltaïques et 25 000 vannes thermostatiques, avec l’idée constante d’avoir un « pay-back » efficient.
Le contrat s’étale sur 15 ans, durant lesquels le prestataire gérera le parc en entier. Le projet doit permettre d’économiser 3,3M€ chaque année.

And the winner is…
De cette procédure concurrentielle, c’est Engie Solutions qui l’a remporté devant Elkia et quelques autres grands de ce domaine très technique. Il s’agit pour l’entreprise de mener le diagnostic avant d’engager les travaux, là où c’est nécessaire, puis de gérer l’ensemble des établissements avec l’objectif de réduire de 30% la facture de chauffage d’ici deux ans.
L’étalonnage de la mission s’appuie sur un premier engagement mené dès 2010, en contrat de performance énergétique pour 20 lycées, pour lesquels la réduction de production de gaz à effet de serre et l’économie d’énergie avait été similaire.
« Il fallait absolument faire autant pour les 62 lycées restants qui n’avaient pas bénéficié d’attention particulière », explique le président de la région, François Bonneau. Ainsi, tous les lycées seront couverts, 100% des installations. Pour la consommation d’énergie, mais aussi pour l’accessibilité des handicapés et la qualité de l’air, qui seront menés de pair.

L’affaire de tous
« À terme, plus de chaudière au fioul, auxquelles on préfèrera la biomasse et le bois, explique Stéphan Amouroux, directeur de contrat éCOEPI. Mais c’est le meilleur rapport à l’euro investi que nous allons privilégier. Autrement dit, pas d’installation de panneaux photovoltaïques juste pour faire bien ».
Quant aux utilisateurs, ils seront invités à être eux-mêmes bienveillants, et faire en sorte d’être les acteurs de ces économies. Apprendre à gérer les nouveaux matériels est aussi dans les missions de Engie Solutions. Cela concerne 45 000 lycéens, 5 000 enseignants et agents, qui tous ont une responsabilité. Il faudra donc aussi inciter ce petit monde à l’intelligence collective et au partage de cette ambition.
Philippe Van Deven est directeur de Territoire Engie Solutions : « On a réparti 1 500 collaborateurs et des sous-traitants locaux pour ce contrat qui pourrait générer des emplois au pic d’activité dès l’année prochaine. Il s’agit de trouver comment faire mieux avec les mêmes installations quand cela est possible ».
Outre les sources d’énergie, les pompes à débits variables et les robinets thermostatiques, la digitalisation des installations et la centralisation des informations devrait aussi faire leur entrée dans le process.
Les travaux majeurs seront réalisés pour la rentrée d’octobre 2022, principalement par les entreprises locales. À noter qu’un important volet de 20 000 heures d’insertion sera suivi pour les 15 ans à venir.

Stéphane de Laage