C’est les vacances … ou presque


On m’a dit : « C’est le dernier numéro du petit Solognot de juillet. Pour ce dernier CCV d’avant vacances, les vraies, pas celles du Corona machin, fais-nous un truc dans le genre sympa, guilleret, festif, dilettante, saltimbanque, cool Raoul, plagiste, randonneur, sportif, et tutti quanti, Coco ». Et de torturer cet esprit compliqué qui est le mien pour être gentil, pour une fois. Sauf que, hormis le fait d’avoir en horreur d’être appelé Coco et d’avoir des suspicions quant aux vins italiens, c’était sans compter sur l’armée de branle-bouillies qui se sert de nous pour assouvir son besoin de puissance, de conneries interplanétaires et autres billevesées autoritaires.

On aura beau dire que c’est les vacances, un connard en reste toujours un … et ce n’est pas en le me ant sur une plage, au soleil, que ça va s’arranger. Alors que je m’apprêtais à comme re un nouveau lancement d’alerte éditorial digne des plus grands, où Trump et consorts auraient été une fois encore voués aux gémonies, alors que notre guide suprême, grand commandeur des mécréants, créateur de vie et de toutes choses, Emmanuel, imposait, en n selon les uns, trop tard selon les autres, le port du masque dans les lieux clos, des nouvelles capitales sont tombées sur les internets et mêmes les téléscripteurs et les fax.

La première, Laetitia Hallyday, la femme de, et Laura Smet, la fille de, se sont mises d’accord quant à l’héritage de Johnny, l’idole des jeunes. Laura a cependant bien con rmé que pour les vacances avec sa belle-mère, à Saint Barth ou ailleurs, ça ne serait pas pour tout de suite. Le «Il n’y aura jamais de paix possible», déclaré sur l’antenne d’une radio périphérique, est sans équivoque. Voilà qui devrait nous plonger tous et toutes dans la plus profonde dévotion lors de la lecture des prochains articles des journalistes d’investigations de tous les journaux d’informations véridiques.

La deuxième, et probablement la plus importante, c’est que la vachette Rosa, celle d’Intervilles, s’est éteinte le jour du 14 juillet. Elle avait presque 20 ans, ce qui, pour une vachette, est un bel âge. Entre deux ots d’insultes, de commentaires aussi stupides que non documentés, sur Facebook, le réseau social qui souligne que la liberté d’expression n’est pas décidément pas liée à la culture et à l’intelligence, on peut lire un dernier hommage de son propriétaire. « Adieu Madame Rosa … Toi, notre star … Rosa est née le 26 mai 2001. Remarquée par Jean-Pierre Labat lors d’une visite d’élevage en Espagne, à Badajoz, elle arrive à Buglose en 2002. En 2004, elle participe pour la première fois à Intervilles, en Allemagne, pour le retour de l’émission à la Télé. Elle tape alors dans l’œil d’Yves Launoy, le producteur, qui souhaite mettre une vache e en avant dans l’émission. La saison suivante, et jusqu’à l’arrêt de l’émission, Rosa devient la star du programme. Elle aura même son propre jeu : le strike de Rosa. Elle participera à chaque émission, jusqu’au dernier Intervilles télévisé en 2013 à Dax. Depuis, elle faisait les beaux jours de nos tournées d’été… Habituée à la vie d’artistes et aux déplacements, elle participe à plusieurs spectacles par semaine durant les 2 mois d’été (alors que ses copines ne sortent qu’une à deux fois), assumant à merveille son rôle de star du troupeau. Ce e année, nous avions décidé de ne plus la sortir, et de la laisser profiter de sa retraite… La vie en a décidé autrement, elle nous a quittés hier. Rosa était une vache exceptionnelle, la preuve que ces vachettes sont des animaux très intelligents, capables de comprendre ce que l’on attend d’eux, tout en gardant leur caractère « sauvage ». Elle aura marqué l’histoire de la Ganaderia, et nous ne l’oublierons jamais. Merci…

Merci pour tous ces bons moments, Madame Rosa. » C’est à l’amorce d’un dernier coup de fourchette vers mon steack que ces quelques lignes ont titillé mon hémisphère gauche. Au présent de l’indicatif, un doute m’a alors envahi, ce qui est mieux que s’il m’habitait. Non, finalement, ce n’était pas possible, la viande était bien trop tendre !

Fabrice Simoes