Lamotte-Beuvron : Faire pour apprendre


Projet mûri depuis deux ans, l’ouverture de l’école de production Maurice Leroux-Cœur de Sologne est prévue pour le mois de novembre 2020.
Les écoles de production qui sont au nombre de 33 sur le territoire français visent à proposer une solution complémentaire aux CFA et aux lycées professionnels tout en apportant une solution aux décrocheurs scolaires en proposant des formations aux jeunes de quinze à dix-huit ans basées sur la pédagogie du faire pour apprendre. En effet, les adolescents y apprennent un métier en fabriquant des produits ou en proposant des services, afin de répondre à de vraies commandes clients. L’école de production qui s’installera à Lamotte-Beuvron sera la première en région Centre-Val de Loire. Elle s’adresse à douze jeunes à partir de 15 ans et qui ont été scolarisés jusqu’à la fin de la 3e. Son nom a été choisi en hommage à l’abbé Leroux qui ouvrit en 1957 à Villefranche-sur-Cher un atelier d’apprentissage, dont bon nombre de chefs d’entreprises de la région sont issus. Comme toutes les écoles de production françaises, Maurice Leroux-Coeur de Sologne sera un établissement privé hors contrat reconnus par l’État au titre de la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel et dont les frais de scolarité sont très abordables, grâce à des soutiens financiers, provenant notamment des fondations Total et Air Liquide, des Entrepreneurs Dirigeants Chrétiens et d’Antalia (dont le dirigeant est issu de l’école de l’Abbé Leroux).

Le réel pour pédagogie
« La particularité des écoles de production par rapport au système scolaire traditionnel est qu’elles sont basées sur la pédagogie du faire pour apprendre, expliquent Constance de Marne et Ghislaine Goubert, toutes deux à l’origine du projet. Les jeunes réalisent de vraies commandes, demandées en sous-traitance par des entreprises et encadrés en petits groupes par un professeur qui a lui-même travaillé dans l’industrie. Ils sont en contact direct avec la réalité car on compte vraiment sur la qualité de leur travail,. Ainsi, ils se sentent valorisés et utiles car les pièces qu’ils fabriquent ont une valeur marchande. » 70 % de la scolarité est dédié à cet apprentissage en plateforme technique, les 30 % restants étant consacrés à l’enseignement général.

Métiers de la métallurgie
L’école de production lamottoise sera consacrée aux métiers de la métallurgie en proposant une formation initiale et diplômante menant au CAP de conducteur d’installation de production option transformation des métaux. Après le CAP, les jeunes pourront continuer leur scolarité afin de viser le certificat de qualification paritaire de la métallurgie et le BAC pro pilote de ligne de production, en passant au sein de l’école leur permis de conduire. « Nous avons fait une étude de marché en étudiant plusieurs secteurs sous tension et nous avons choisi la métallurgie-mécanique de précision car il s’agit de métiers sous tension avec un fort besoin de main d’œuvre dans la région, précisent les fondatrices. Les entreprises locales vont jouer le jeu afin que les jeunes soient formés en fabriquant de vrais pièces en tenant compte des délais de livraison et d’un prix de vente. Les pièces seront vendues au prix du marché mais nous misons avant tout sur l’acquisition de l’excellence du geste à travers la production, l’école étant doté de machines neuves dernier cri. Les élèves apprennent exactement et concrètement le métier qu’ils exerceront plus tard. Cette formation facilite aussi la recherche d’emploi une fois le diplôme obtenu car les élèves ont déjà de l’expérience. C’est un modèle qui fonctionne car il répond aux besoins des entreprises qui n’arrivent pas à recruter.» Les jeunes qui sortent d’une école de production trouvent un emploi à la sortie, 47 % d’entre eux poursuivent leurs études et 13 % créent leur entreprise.

Confiance et savoir faire
Dans un deuxième temps, en 2021-22, il est projeté d’ouvrir un internat et une formation pour adultes à l’école Maurice Leroux Cœur de Sologne. « L’objectif premier de cette école est de réinsérer des jeunes en rupture de ban du système scolaire dans le respect, la confiance, la solidarité, l’esprit d’équipe, la découverte des talents en permettant à chacun de s’exprimer, résument Constance de Marne et Ghislaine Goubert. C’est un projet gagnant pour les jeunes qui trouveront à l’issue de leur formation un métier bien rémunéré et pour les entreprises qui bénéficient d’un vivier de compétences. » L’entrée se fait uniquement sur la motivation et l’envie de réussir du jeune qui fera un stage d’une semaine afin de s’assurer de sa volonté d’intégrer cette formation.
F.M.
Pour en savoir plus : ecolemauriceleroux.com et Ghislaine Goubert au 06 30 14 57 81.