Cette fois le RACC retrouve la Fédérale 2 et l’a bien méritée


La saison dernière les footballeurs de La Berrichonne et les basketteuses du Poinçonnet avaient connu le bonheur de l’accession. Cette année c’est au tour des pongistes du CTT Déols et des rugbymen du RACC.

En deux saisons, les quatre équipes de sports collectifs de l’agglomération castelroussine auront eu la satisfaction de grimper d’une marche dans la hiérarchie nationale. Les rugbymen ont été les derniers, le 27 mai, à valider leur montée en Fédérale 2 au terme d’une saison exemplaire. C’est la quatrième fois que le rugby castelroussin accède au deuxième échelon du championnat de France amateur. Ce qui est nouveau en revanche c’est que cette accession a eu lieu à domicile, devant un millier de supporteurs. Auparavant, en 1980, 1986 ou 2010, la montée était acquise sur terrain neutre au terme d’un match couperet. La nouvelle formule, en matchs aller et retour, allonge peut-être la saison, mais offre aux équipes qui ont brillé pendant les phases de poule de jouer le match retour des seizièmes de finale, synonyme de qualification pour la Fédérale 2 à la maison. L’occasion de récompenser les fidèles qui ont soutenu les rouge et blanc, bravant les intempéries au coeur de l’hiver et de convaincre les supporteurs de la dernière heure de revenir aux Chevaliers pour les joutes de Fédérale 2 face aux ténors du rugby amateur.

Il y a eu match

Les Castelroussins avaient fait une bonne partie du chemin en s’imposant une semaine auparavant à Saint-Claude et leur invincibilité cette saison aux Chevaliers leur donnait quelques raisons d’être confiants. Encore fallait-il jouer le match. Après une entrée en fanfare dans les pas des minots du club, les Castelroussins imposaient la puissance de leur pack pour presser les visiteurs dans leurs 22 mètres et le capitaine Brocvielle montrait la voie à ses hommes en aplatissant le premier essai. L’événement de cette première mi-temps allait être le spectaculaire KO de Fahl en tentant de plaquer le solide arrière de Saint-Claude, le match était interrompu vingt minutes et l’ambulance du SAMU devait pénétrer sur la pelouse pour évacuer le flanker du RACC. Gros coup de froid sur et autour du terrain. A 8-3 à la pause rien n’était joué et les hauts jurassiens allaient longtemps contester la supériorité des locaux, Comte, leur ailier passant en revue la défense des rouge et blanc pour marquer entre les poteaux et amener son équipe à quatre points (14-10). mais le RACC ne lâchait rien et l’essai libérateur de Ben Charada à trois minutes du coup de sifflet final balayait ce qui restait de suspense.

Ohé les supporteurs

La fête pouvait commencer : embrassades, fumigènes, chants de victoire et haies d’honneur entre vainqueurs et vaincus. Au rugby, sport de contact, le combat s’arrête le plus souvent au coup de sifflet final et ensuite on fraternise. Franck Varoqueaux, l’un des entraîneurs de l’équipe, encouragea ses joueurs (qui en avaient la ferme intention) à fêter cette victoire avant de penser à la préparation du match de huitième de finale face à Rilleux-la-Pape, pensionnaire de la même poule de Fédérale 3 que Saint-Claude. L’essentiel est acquis, la suite, c’est juste pour le fun.

Cette montée n’est pas due au hasard mais récompense un club parfaitement structuré qui s’appuie d’abord sur la formation des jeunes. La veille de cette rencontre le stade des Chevaliers avait accueilli plusieurs centaines de jeunes rugbymen venus disputer l’édition 2018 du challenge Laruelle qui oppose les jeunes du RACC à leurs homologues des clubs de la région. Châteauroux compte aussi dans le monde des écoles de rugby. Et sur les 37 joueurs utilisés pour cette montée, nombreux sont qui sont passés par les équipes de jeunes des rouge et blanc. Il faut aussi attirer des joueurs venus de l’extérieur pour épauler ces jeunes. Ce sera encore nécessaire pour bien figurer en Fédérale 2 et, plus que des primes de matchs, ce sont des emplois qu’il faut pouvoir proposer aux futures recrues. Là encore le club est structuré, avec une cellule emploi, en contact avec les chefs d’entreprises qui apprécient l’état d’esprit des sportifs. Ils sont prêts à intégrer des joueurs, souvent bien formés puisque le rugby est aussi un sport universitaire, dans leurs équipes.

Reste à préparer les tribunes pour la Fédérale 2. Le speaker a beaucoup payé de sa personne pour stimuler un public berrichon prompt à voler au secours de la victoire, mais beaucoup plus éteint dans les moments difficiles. Il manque une banda au stade des Chevaliers pour accompagner les chants des supporters. Il reste quatre mois aux musiciens pour s’entraîner.

Pierre Belsoeur