Chambord : Le Domaine national franchit un nouveau pas dans la sauvegarde de la biodiversité


Depuis plusieurs années, Chambord revendique son caractère agricole et pastoral avec plusieurs projets qui lui ont redonné son statut de défenseur du patrimoine rural et local.
Revendication logique quand on considère que Chambord est avant tout un domaine clos de forêts et de terres agricoles autour du château. La production de bois est la première de ses activités agricoles, auquel s’est ajoutée la production d’eau de bouleau, mais aussi le miel des abeilles noires de Sologne, les légumes et les fruits des jardins du Maréchal de Saxe, et depuis un an, l’élevage de brebis solognotes. En ce printemps 2022, le troupeau de brebis solognotes du Domaine de Chambord a quitté son pâturage pour venir se faire tondre avant les fortes chaleurs de l’été. L’occasion d’une romantique transhumance devant le château vers le lieu de tonte, encadrée par les border collie des bergers, dans un concert de bêlements à fendre l’âme. Près de 70 bêtes, mères à l’épaisse toison de laine et agneaux apeurés au manteau marron, se sont rendues chez Maxime et Clément, les deux tondeurs professionnels venus pour l’occasion. L’opération tonte fut supervisée par Nicolas Bon, chef de service à la direction de la chasse et de la Forêt de Chambord, qui précise le choix des brebis solognotes : “ Cette race de brebis solognotes était une espèce menacée de disparaitre, et pourtant elle est rustique et s’adapte aux conditions variées des prairies du Domaine, leur vêlage est facile et leur viande excellente. Enfin leur laine est de qualité et abondante comme vous allez le constater lors de la tonte. “ Et nous l’avons constaté effectivement, avec les deux experts tondeurs qui enchaînaient le dépouillement des brebis avec une aisance désarmante et des clientes stupéfaites d’être saisies aussi facilement qu’elles en oubliaient de bêler. Une tonte à la tondeuse électrique, ultra rapide, une minute par bête, sans brutalité, tout en douceur, et hop transfert du paquet de laine brute vers les trieurs qui séparaient le bon grain de l’ivraie, entendez la bonne laine des rejets. En tout, environ 25 kilos de laine ainsi récoltés et qui iront vers une destinée vestimentaire. Le stand de présentation des étapes de traitement de la laine était d’ailleurs présenté par l’association “Aux fils des Toisons“ présidée par Alexandrine : cardage, filage et torsade pour la confection de tricots, bonnets, écharpes et gants qui seront revendus au Château, tout comme la viande des agneaux finira dans les assiettes des restaurants du Domaine. Rien ne se perd dans la nature, surtout dans une démarche écologique.
G. Brown