Châteauroux, son ciel bleu et ses habitants sinophiles


Chateauroux

habitants sinophiles

Les étudiants chinois de Châteauroux ont droit à tous les égards. Ils ont même été invités à la préfecture pour fêter l’année du coq de feu qui commence le 28 janvier.

On a parlé d’eux souvent, depuis la mi-novembre ils sont là. Ils ? Les soixante treize étudiants chinois qui bénéficient de l‘accord entre une université de Pekin et celle d’Orléans pour venir étudier le français à Châteauroux dans le cadre du projet Eurosity. On redoutait que ces étudiant(e)s – quatre sur cinq sont des étudiantes- vivent en vase clos sur les installations aménagée à leur intention à La Martinerie, mais on a vérifié la semaine dernière qu’il n’en était rien.

«Nous vivons à la Martinerie, expliquent Xiao Zang et Haoyu Zhang (des cousines ?), Pékinoise pour la seconde et banlieusarde de l’énorme capitale chinoise pour la première, mais du lundi au jeudi nous suivons les cours à l’université d’Orléans (à Balsan sur l’Ecocampus Ndlr) et les seuls cours que nous ayons entre nous, c’est le vendredi.» Au bout deux petits mois de séjour en France, les deux jeunes étudiantes s’expriment sans grosse difficulté en français et affirment que l’intégration se fait peu à peu. Nous prenons nos repas au restaurant universitaire et c’est vrai que les Français ont tendance à rester d’un côté et les Chinois de l’autre, mais il nous est déjà arrivé d’aller au Mac Do avec des étudiants français. Nous allons aussi dans Châteauroux, dans les cafés à la médiathèque et dans les pâtisseries pour nous offrir des croissants!»

«C’est vrai que Châteauroux est un peu petit par rapport à Pékin, reconnaît Haoyu, qui ne manque pas d’humour, dans un éclat de rire, mais nous sommes déjà allées à Orléans et il y a beaucoup de villes à découvrir, car en France, les villes sont belles.» Les deux jeunes femmes sont en Berry pour deux ans. Après l’apprentissage du français « utile » elles attaqueront l’étude de la littérature française et reconnaissent un gros avantage à Châteauroux. « La première chose qui nous a marquées ici, c’est le ciel : il est bleu. Ce qui n’arrive pratiquement plus jamais chez nous, à Pékin, mais également dans beaucoup de grandes villes victimes de la pollution. »

Sous les ors de la République

Ces étudiantes chinoises, nous les avons rencontrées dans l’enceinte du château Raoul, où Seymour Morsy, préfet de l‘Indre, les avaient invités a venir fêter, sans façon, le Nouvel An chinois dans les salons de sa superbe résidence. Le préfet offrait le cadre et le buffet et les étudiants ont assuré l’animation avec une démonstration de kun-fu et leurs chansons, en chinois et français, l’assistance reprenant en chœur le refrain de Joe Dassin « aux champs Elysées». Des étudiants qui ont apprécié à sa juste valeur le privilège qui leur était offert et les smartphones ont crépité pour immortaliser leur présence sous les ors de la République. Entre les manifestations officielles (quelques jours auparavant c’est l’association Franco Chinoise qui avait organisé une galette des rois rassemblant étudiants français et chinois à La Martinerie, sur le PESI, pôle d’enseignement supérieur international) et les contacts naturels l’intégration de cette première vague d’étudiants s’effectue beaucoup plus rapidement que l’on pouvait l’envisager, un gage de réussite pour une expérience unique en Europe qui démontre le dynamisme de l’agglomération castelroussine.

P.B.