Chaumont-sur-Loire : Un hôtel-restaurant va fleurir aux abords du Domaine régional

On connaissait déjà le projet de restauration et hôtelier de Christophe Hay et Yvan Saumet, «Fleur de Loire », à Blois, dont la sortie de terre est prévue pour le printemps prochain. Le choix sera permis car l’ouverture des pétales d’un autre complexe est annoncée également en 2022, toujours le long de l’axe ligérien, cette fois à Chaumont.
La période si particulière vécue depuis l’an dernier semble booster les idées entrepreneuriales autour du gîte et du couvert. Des essentiels que la pandémie a ôté et qu’il tarde à chacun(e) de retrouver sans trop tarder : dormir dans un hôtel, dîner dans un restaurant… Ce sera bientôt le cas à Chaumont-sur-Loire. Personne n’ignore que cette commune abrite un château bien connu, dans le giron de la Région, rythmé chaque année par un festival international des jardins et une saison d’art contemporain dans ses murs et allées. Une corde à cet arc sera ajoutée au printemps 2022 : un hôtel de charme (39 chambres), hors des codes traditionnels, agrémenté d’un restaurant en forme de bulbe (50 couverts disposés en étoile autour d’un foyer central; produits du terroir valorisés), près d’une “mare” (ou plutôt un étang), en cohérence avec la philosophie chaumontaise, va voir le jour à quelques pas de ce Domaine régional, sur les restes de l’ancienne ferme Queneau, ex-propriété du prince et de la princesse de Broglie. Prix total de la renaissance : 10,2 millions d’euros (maîtrise d’oeuvre, mobilier, aménagement paysager, etc.). Sans emprunt et dans le détail, sur ces dix M€, 8,3 M€ sont consacrés à la seule réalisation des bâtiments; 5 M€ sont abondés en soutien par le Conseil régional, propriétaire de Chaumont pour rappel, CQFD. Une visite de ce chantier de poids, en présence du président du Centre-Val de Loire, François Bonneau, d’élus locaux et départementaux, a explicité ce projet le 23 avril. Le nom n’est pas encore défini, les prix et l’éventuel chef du restaurant non plus, mais le dossier est bien déployé pour s’épanouir l’année prochaine.

Mélodie essentielle du bonheur
Pour preuve, sur le terrain, les architectes Patrick Bouchain et Loïc Julienne ont guidé les invités. Le premier, interpellant régulièrement Christophe Degruelle, président d’Agglopolys, pendant le cheminement in situ, n’est pas du tout un inconnu dans le paysage du Loir-et-Cher; il a en effet entres autres localement oeuvré à Blois sur l’espace Poulain, sous le règne de Jack Lang, en cohérence avec sa réputation de réhabilitation de friches industrielles et de travail d’excellence à partir de matériaux dits pauvres. À Chaumont, d’ailleurs, les bâtiments d’hospitalité érigés sur le terrain sélectionné, en complémentarité avec le château et ses activités, vont dans ce sens évoqué : in situ, on trouve ainsi un toit tout neuf en construction (une ombre portée dans le jargon), ainsi que des granges d’origine conservées et réhabilitées. L’ensemble dessine les contours du futur hôtel-restaurant annoncé qui mixera histoire patrimoniale, architecture contemporaine et faible empreinte carbone (bois, isolation par bottes de paille compressées, eaux de ruissellement au profit de l’étang-mare et des jardins, etc.). “L’hôtel, ouvert toute l’année, sera pensé comme une auberge de jeunesse,” a détaillé l’artiste architecte précité. “Les chambres seront liées au végétal. Certaines d’entre elles seront peut-être dotées de jardins qui changent, dans la continuité du festival. Il y aura des photographies d’artistes connus. Les tables du restaurant seront conçues telles des alcôves. Une harmonie et alliance mêlant les arts, en écho au Domaine régional, qui se retrouveront jusqu’à la nappe, aux assiettes et draps. Une ferme idéale, un style néo-rural! ” Cela demeure à peaufiner mais ça promet d’émerveiller. Également, selon la tradition, à la fin de tout chantier, un bouquet est accroché à la charpente pour protéger la demeure de tout dommage et porter bonheur à ses habitants. Et c’est François Bonneau qui sera monté dans la nacelle le 23 avril. “Il prend de la hauteur”, selon un édile participant au spectacle, observant d’en bas. Il en faudra sans aucun doute, au regard de la survenue en juin de scrutins, mais c’est un autre sujet. Loin de toutes batailles politiques, le temps s’écoule simplement, paisiblement, autrement, à Chaumont qui déploie une nouvelle fois sa mélodie du bonheur. Et incessamment, tout en flânant au milieu d’une nature sublimée et de créations d’art, on pourra y déjeuner, dîner et même dormir ! What else ?
É. Rencien