Chut, il chute…


Grégoire Monsaingeon est un acteur-pantin ou un pantin-acteur, alors que rien ne le prédisposait à tomber, rebondir, se relever, repartir et marcher un peu.

Au fil des bosses, des pièges de son tapis géant qui n’est pas magique, ni flottant, il joue en trois quarts d’heure l’œuvre de Fanny de Chaillé «Chut». Sans un mot. Sans un soupir. Sans un sourire non plus. Le tout marie mime et gymnastique rythmique bien huilée. Le public, un peu surpris au début, souffre, en silence, pour lui tout en admirant sa performance précise au centimètre carré près. Et le tapis ne bouge toujours pas…Personne ne dit «Chut» et l’homme continue de chuter, sans se poser de questions.

Salut final. Il se relève, droit comme un I et part en coulisses. Un spectateur laisse échapper la phrase qui tue «Il est comme Fillon. Il tombe et se relève toujours». Oui, mais Grégoire, contrairement à François, ne fait pas de politique, lui. Il tombe pour de vrai. Jusqu’à quand ?

Jules Zérizer