« Comme des Rois » en avant-première avec Xabi Molia


Comme des rois ©Moteur s’il vous plaît – Fin Août productions / Photo Guy Ferrandis

Le cinéma les Lobis, organise l’avant-première du film « Comme des Rois », vendredi 27 avril à 20h30. Ce troisième long-métrage de Xabi Molia raconte l’histoire de Joseph (interprété par Kad Merad) qui a embarqué son fils, Micka (joué par Kacey Mottet Klein), dans une petite entreprise d’escroquerie au porte-à-porte pour pouvoir payer son loyer et subvenir aux besoins de sa famille. Mais si Joseph a besoin de son fils, Micka rêve d’une carrière de comédien… La projection sera suivie d’une rencontre avec le réalisateur que nous avons interviewé.

Qu’est-ce qui vous a inspiré cette histoire ?
Il y a eu plusieurs points de départ. Etant jeune papa, j’avais envie de parler de la paternité, de m’interroger sur ce qu’on transmet à nos enfants. Car même avec la meilleure intention, on peut faire du mal aux gens que l’on aime. C’est aussi raconter l’amour d’un père qui est toxique pour son fils et comment il va s’émanciper. Et il y avait cette idée d’arnaque dans la France d’aujourd’hui où il y a une précarité de plus en plus grande et où il faut se débrouiller. L’escroc est une sorte de comédien dangereux pour son spectateur qu’est la victime.

Comment avez-vous construit le scénario ?
Après mon deuxième long métrage, j’ai réalisé un documentaire, « Le Terrain », sur un club de jeunes footballeurs à Aubervilliers, l’une des villes les plus pauvres de France, pendant un an et demi. Cela a été une expérience fondamentale dans ma vie d’homme et de cinéaste. Je n’ai pas vu les clichés de la banlieue et le désespoir mais une certaine joie de vivre de la population, de l’humour et des gens aussi avec de l’ambition. J’ai assisté à des ateliers de théâtre avec plein de jeunes qui rêvent de devenir acteurs et je me suis nourri de tout ça pour mélanger drame et comédie dans « Comme des rois ». Ce n’est donc pas un parti-pris mais la réalité qui est comme ça.

Pourquoi avoir choisi Kad Merad pour jouer le père, Joseph ?
C’est l’histoire de Micka, de son émancipation, de l’affirmation d’un désir mais pour qu’il puisse le faire, il faut que le regard de son père sur lui change. Il va donc évoluer tout au long du film et Joseph est à la fois oppressant et attentionné malgré tout. J’ai eu un déclic en voyant Kad Merad dans la série Baron noir où il arrive à rendre aimable un politicien véreux. Je ne voulais pas que le père soit seulement un méchant. Joseph est un escroc avec des moments très sombres mais une capacité d’empathie et Kad amène cette chaleur. C’est cette palette de jeu qui l’a intéressé et il s’est engagé pleinement dans le film, même si nous n’avions pas un gros budget, ni un grand confort sur le tournage.

Le fils, Micka, est incarné par le jeune acteur Kacey Mottet Klein, comment l’avez-vous choisi ?
Au début j’imaginais un acteur plus âgé mais Kacey, qui avait seulement 18 ans au moment du tournage, a apporté ce côté encore enfant et déjà adulte, à la fois fragile, lunaire, maladroit, touchant, sauvage et explosif. Il avait quand même déjà un peu de vécu dans le cinéma en ayant joué dans une dizaine de films, et il a été nominé deux fois aux Césars pour le meilleur espoir. Kacey a vraiment enrichi le rôle de Micka en lui apportant une certaine rébellion.

Quels sont vos projets ?
Je mène mes deux carrières de romancier et de réalisateur car j’ai l’envie de raconter des histoires et j’ai la sensation que certaines ont leur place dans un roman et d’autres dans un film. Je suis actuellement dans l’écriture d’un roman et j’ai plusieurs projets en cours dans le cinéma. En tout cas, j’ai envie de poursuivre ma collaboration avec Kad Merad et d’explorer encore ce double registre de la comédie et du drame.
Propos recueillis
par Chloé Cartier-Santino

Pratique :
« Comme des Rois »,
le 27 avril à 20h30
au cinéma les Lobis.
Tarif Unique : 6,5 €.
Plus d’infos :
www.cap-cine.fr/les-lobis
ou 02.54.74.33.22.
Pour les groupes, contacter Romain Prybilski : romainlobis@cap-cine.fr