Julie Brossier-Duclos, assistante de conservation du Patrimoine et responsable de la collection Céra’brique du musée de Sologne a présenté le 18 octobre une conférence sur le thème « De la collection Pasquier à Céra’brique », évoquant la collection de céramiques architecturales des XIXe et XXe siècles, constituée pendant plus de vingt ans par le chevernoy Michel Pasquier et qui a désormais son propre espace muséographique, Céra’brique au musée de Romorantin.
Cette conférence a été étayée par la projection d’un documentaire où Michel Pasquier revient sur l’origine de sa collection et sur le travail d’installation au musée de Sologne.
Collectionnant les briques depuis 1990, il a amassé petit à petit plus de sept mille pièces, dont quatre mille briques, faisant des dépendances de sa propriété, une sorte de musée privé, totalement informel, qu’il faisait visiter à la demande de ses amis ou de quelques passionnés de céramique. Ces briques venant de Sologne mais aussi de la France entière et de l’étranger, sont estampillées, c’est-à-dire portant en creux la marque de la briqueterie (ou de l’administration pénitentiaire…) où elles ont été fabriquées, marque invisible puisqu’elle est faite sur la face cachée de la construction.
Les briques chauffantes en terre réfractaire et vernissées évoquent des souvenirs aux plus âgés dont les maisons n’avaient pas encore le chauffage central : chauffées sur la cuisinière, percée de trous permettant de les attraper facilement, ces briques étaient ensuite glissées entre les draps pour réchauffer le lit.
Michel Pasquier a ensuite élargi sa collection aux tuiles, fabriquées manuellement marquant un intérêt particulier pour celles portant une trace gravée dans l’argile pas encore sèche : signature, dédicace, ou encore empreinte de l’animal ayant posé sa patte par mégarde sur la tuile séchant au sol avant de pouvoir être cuite.
On y trouvait aussi des centaines de pièces décoratives en terre cuite émaillée regroupées par lieu de fabrication d’origine. Les machines, presse à estamper les carreaux, malaxeur et autres liés à cette production ont aussi pris place au sein de cette collection ainsi que des cheminées en grès d’Alexandre Bigot, céramiste à Mer.
Ses collègues Adrien Thibault et Balon de Gien, Gréber de Beauvais, Gilardoni d’Ile-de France et Filmont en Normandie étaient aussi représentés.
Michel Pasquier souhaitait que sa collection, constituée à l’origine de céramiques et machines, puis de nombreux achats, puisse survivre après lui, sans être dispersée. Il en fit donc don au musée de Sologne. Malheureusement, l’inauguration de Céra’brique, l’espace dédié à sa collection, se fit sans lui, cette événement ayant lieu 8 avril 2017, soit deux semaines après le décès du collectionneur mais ce passeur d’histoire perdure par les pièces qu’il a réunies, désormais visibles par le public .
Prochaine conférence du GRAHS : « Les animaux dans la médecine populaire en Sologne » le 22 novembre à 18 heures au cinéma Le Méliès.
F.M.