Controis-en-Sologne : Le « village by CA » enfin concret


Cela faisait un moment qu’il était question de ce projet et on l’avait presque oublié, tant de fois l’interrogation lancinante avant demandé « mais quand? ». Finalement, tout arrive car le dossier devient moins abstrait en cette fin d’année.
Le pôle agroalimentaire de Contres, Food Val de Loire, né il y a dix ans dans la rue des Entrepreneurs et aujourd’hui membre du réseau régional “The place by CCI”, est connu pour abriter et avoir lancé des start-up audacieuses : Terra Cérès (gâteaux et pains bio et sans gluten), Gryö (barres aux insectes), Comme des papas (petits pots pour bébés de saison), N’Bread Process (crackers aux fruits et légumes sauvés de l’abandon d’autres circuits de distribution), Bam&Co (produits pour le petit-déjeuner, le goûter et l’apéritif sains), etc. Ce site vit un nouveau tournant de son histoire en devenant le 41e « village by CA » de France. « CA » pour le groupe Crédit Agricole, lequel depuis 2014 fait naître des lieux qui abritent sous leurs toits de jeunes sociétés aux projets novateurs et/ou en maturation. Ce nouveau village controis, dont les uns et autres parlaient depuis au moins 2015, est le deuxième sur le périmètre de la banque précitée, après celui de Châteaudun (28). Pour accoucher ce dossier, la Caisse régionale du Crédit Agricole Val de France, la Chambre de commerce et d’industrie de Loir-et-Cher (CCI 41), la Chambre d’agriculture et la Communauté de communes du Val de Cher Controis ont uni leurs volontés de développement économique du territoire. “Le chemin fut long car nous avons discuté, il a fallu entrer dans des carcans et nous n’étions pas toujours d’accord,” a relaté Yvan Saumet, ex-président de la CCI 41. “Le mariage est acté, une association est née; nous mettons 2,6 M€ sur la table, le Crédit Agricole en apporte autant. Nous allons vraiment créer quelque chose d’innovant.”

Nouvelles marques, travaux programmés
L’objectif avec ce “village by CA” est en effet d’héberger encore plus de start-ups sur le Controis et de tester la viabilité des idées, avant de les laisser voler de leurs propres ailes, ici ou ailleurs. La marque “la P’tite Chipeuse” (muffins, madeleines, financiers, etc. concoctés avec des matières premières d’origine locale), par exemple, quitte le Loiret et Gien pour cette entité en Loir-et-Cher et un accompagnement CCI 41. Il y a aussi l’atelier “Bouche de Sologne”, spécialisé dans la valorisation du gibier sauvage. Et ce n’est qu’un début car des travaux d’extension du bâtiment actuel sont annoncés pour 2022-2023. « À Contres, nous n’avons pas de gare, pas de sortie d’autoroute,” a commenté Jean-Luc Brault, maire et président de l’intercommunalité. “Et pourtant, nos entreprises grandissent, comme Marco Polo Foods qui est passée de 2 000 barquettes/jour de sushis à 50 000 quotidiennes. Sans compter que nous accueillons désormais des artistes qui ont besoin de locaux qui reçoivent Dionysos, Elodie Frégé et d’autres pour des photos ou le tournage d’une série pour Netflix !” La preuve que la modernité ne possède pas de place prédéfinie et peut même s’épanouir sur une ancienne terre agricole où ne poussaient jadis que des asperges.
É.R.