COP régionale : velléités écolos préférables à une inertie démago ?


Face à l’urgence climatique, dans le même esprit que la COP internationale, la région Centre-Val de Loire lance la sienne en invitant tous les acteurs du territoire à se mobiliser.
Comment agir pour le climat et la planète là où nous sommes ? Peut-être via une COP. Comprenez Conférences des parties (conférence of the parties dans la langue de Shakespeare). En région Centre-Val de Loire, la COP est définie comme « un processus continu d’engagement et de négociation, faisant l’objet d’un temps fort tous les 2 ans, dont le premier se tiendra en décembre 2019… » Stop dans la lecture du communiqué de presse, pendant la réunion publique d’information du 30 avril à Blois… Deux ans ? « Il ne faut pas se méprendre. Parler de deux ans, c’est pour se donner un rythme. Notre COP régionale, ce n’est pas un évènement et puis hop, chacun repart dans ses habitudes, » réagit Charles Fournier, vice-président du Conseil régional délégué à la transition écologique et citoyenne et de la coopération (groupe écologiste), en insistant. « Non. C’est un processus engagé pour limiter notre consommation énergétique, des effets de gaz aux effets de serre, pour mobiliser responsabilités individuelles et collectives. Il n’y a pas de transition écologique sans justice sociale ni citoyens. Demain, il ne faudra plus réfléchir aux moyen, par exemple, pour chauffer sa maison mais bien à ceux pour la rafraîchir.».

“Il faut”…
La solution dans les gestes du quotidien ? La ritournelle n’est toutefois pas nouvelle. Alors, comment, vraiment ? À écouter les prises de paroles successives de citoyens dans une salle de la mairie de Blois mardi 30 avril, chacun y allait de son idée, de son point de vue, de sa revendication. Comment échapper à l’effet inverse escompté, au figuré évidemment, c’est-à-dire à une COP usine à gaz ? Et puis, cette première initiative régionale prêche des convaincus déjà sensibilisés, alors comment en sus éviter l’entre-soi ? Enfin, comment se mettre d’accord avec son voisin, quand on voit que ne serait-ce que s’agissant du vélo dans les rues comme moyen de transport dit doux, personne n’est d’accord en ville et que même cela gonfle certains ? Sans oublier quel impact réel sur les politiques des politiques et des industriels, et comment ne pas freiner les ardeurs avec des “il faut” paraissant aussi punitifs et contraignants ? Beaucoup de questions, en résumé. Le WWF, impliqué dans cette première COP de la région Centre-Val de Loire et qui a lancé une application WAG (We Act for Good), aura répondu. « Inutile de paniquer, c’est notre responsabilité à tous, » a commenté Pierre Cannet, responsable climat au sein de l’ONG. « Il convient de mettre de l’humain, de mettre un écosystème en mouvement, de convaincre la chaîne totale des acteurs pour des résultats. Finalement, c’est une nouvelle société que nous devons construire et organiser. » Autant ne pas taire qu’il y a plus que du boulot sur l’ouvrage et tel que l’écrivait Sartre, « l’enfer, c’est les autres ». Et sans doute, dixit Sénèque, que « c’est d’âme qu’il faut changer, et non de climat » ? D’ailleurs, « si le climat était une banque, il serait déjà sauvé » (Hugo Chavez) …
É. Rencien
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