Crèche des Papillons : « un déni de démocratie » pour Chantal Delanne


Conseillère municipale d’opposition, Chantal Delanne est triste pour les parents d’élèves de Michelet qui se sont mobilisés en vain pour faire entendre leur point de vue.
Le dernier acte s’est joué lors du dernier conseil municipal de Châteauroux. Les parents d’élèves de l’école Michelet sont venus grossir les rangs du public alors que les conseillers municipaux validaient la décision de désaffecter une partie de la salle de motricité de l’école maternelle Michelet, dans le quartier Saint-Jean, pour agrandir la garderie « Les Papillons» voisine.
L’idée de départ paraissait effectivement cohérente : la maternelle Michelet perd des élèves, les démolitions programmées d’immeubles vont encore faire baisser le nombre d’enfants dans le quartier. Affecter une partie des locaux de l’école à la garderie qui manque cruellement de place est un acte de bonne gestion, on règlera le problème à moindre coût dans des délais courts.
Alors s’agit-il simplement d’un combat politique, les représentants du parti de gauche prenant fait et cause pour les parents d’élèves qui s’opposent au projet de la mairie ?
Chantal Delanne (PCF), qui totalise le plus grand nombre de mandats consécutifs au sein du conseil de Châteauroux a une autre lecture du dossier. «On reproche souvent aux citoyens de se désintéresser de ne pas se préoccuper de choses qui pourtant les concernent. Cette fois les parents ont pris les choses en mains. Ils ont fait des propositions pour qu’une autre solution soit retenue. Il existe un autre bâtiment au pied duquel se termine la cour de récréation des Papillons. Avec la solution retenue par la mairie on va gagner cinq places de crèche alors que les besoins sont autrement plus importants. Mais ce qui me navre c’est que les parents d’élèves n’ont pas été invités à participer à la réunion de concertation organisée au mois de juin, comme si leur avis ne comptait pas».
A quoi sert le PNRU?
Les élus de droite reprochent souvent à leur adversaire de gaspiller les denier publics, or la solution soutenue par Chantal Delanne est plus onéreuse que celle retenue par Gil Avérous. «Effectivement il s’agit d’un choix politique, mais les crédits existent puisque le quartier est classé dans la zone du Nouveau Plan National de Rénovation Urbaine (NPNRU2). Lors de l’annonce de ce classement Gil Avérous avait annoncé qu’une partie des 25 M€ que la ville pouvait attendre du PNRU sera affectée au social et aux jeunes… et qu’une concertation avec les citoyens serait organisée pour la mise en place de chaque action. L’extension de la crèche, alors que les écoles maternelles et élémentaires sont classées en ZEP+, entrait tout à fait dans le cadre du plan, et pouvait également bénéficier de subventions de la CAF. Là on fait tout le contraire en réduisant l’espace des écoliers. Des écoliers dont la nombre n’a pas baissé à la dernière rentrée. Je persiste à dire que c’est une solution à courte vue».
Lorsque l’on fait remarquer à l’élue que ce combat perdu risque d’éloigner un peu plus les parents de la chose publique dans un quartier où l’abstention frôle les 70%, la militante s’insurge. «Je voudrais saluer le courage et la détermination des parents, mobilisés pendant un an et qui avaient une vision d’avenir pour la salle de motricité. Il restera quelque chose de ce combat. Et que l’on ne vienne pas nous dire qu’il s’agissait d’une opposition entre Michelet et Les Papillons. Les parents voulaient le meilleur pour les deux structures. On a été irrespectueux avec eux. Et j’en suis triste».
A la dernière rentrée les effectifs de la maternelle Michelet sont restés stables pour la première fois depuis longtemps,  l’extension des Papillons préfigure peut-être une réaffectation future des locaux de l’école, mais personne n’en a fait état jusqu’à présent.
Pierre Belsœur