Damon a quitté son Loir-et-Cher adoré…


Né à Blois en 1935, Hubert Damon a abandonné, définitivement, ce Val de Loire, qu’il aimait tant peindre, en cette fin de mois de janvier. Ses deux familles, la toute proche, et celle des arts et de ses nombreux amis, artistes, admirateurs de ses œuvres, l’ont accompagné, en un dernier hommage confraternel, avec plusieurs de ses grandes toiles, en demi-cercle autour du chœur, en une cérémonie en la cathédrale Saint-Louis de Blois.
Le médecin qu’il fut avant de devenir, par soucis de santé, peintre comme son grand-père, a placé moult de ses toiles dans plusieurs grandes capitales du Monde, dont le Japon, Taïwan, et une exposition permanente lui est dédiée à la galerie Marcel Grunspan, à Paris, mais aussi à Notre-Dame de Paris (un Christ pour l’abside et une croix en co-auteur pour le parvis) où sa complicité avec le père Jean-Marie Lustiger lui fut précieuse, sur le plan spirituel de son existence si riche en rencontres. Car, sous des abords bourrus, parfois, provocateurs souvent, mais jamais forcés ou programmés, naturels donc comme ses compositions, Damon respectait la religion…et s’en inspirait énormément.
En octobre 2016, il fit don, en l’église de Saint-Dyé-sur-Loire, et donc à cette commune ligérienne, d’une série de peintures qui rehaussent l’attrait cultuel et religieux de l’ensemble au bord de cette Loire qu’il chérissait tant, comme Chambord, comme la Bretagne, et bien d’autres régions de France. Hubert Damon vivait en osmose avec la nature qui l’entourait et il en respirait toutes les richesses pour les projeter et les imprégner sur ses toiles. Un ami d’enfance rappela en conclusion de la cérémonie célébrée par les pères Michel Lemaire et Sébastien Neuville, que, tout jeunes, Hubert et lui s’étaient amusés à fracasser, via des lance-pierres de précision diabolique, les cloches en verre protégeant des melons dans la propriété voisine de celle des Damon, celle du peintre Bernard-Lorjou. Leur rencontre amicale, plus tard, influença-t-elle la peinture de Damon? Vaste question. Par certaines touches, on y retrouve des traces et des simitudes. Peu importe, le résultat est là : le Loir-et-Cher a abrité la vie de deux grands artistes-peintres…, provocateurs, amateurs de bonne chère et de plaisirs, des êtres vivant de leur passion commune pour l’art, sacré ou profane, et de leur amour sans limites pour leurs terres de naissance. Il n’y aura plus de fête à «La Motte», à Seur. On n’y verra plus, en un duo complice d’admiration et aimant, le père jouer de sa peinture pendant que son fils Emmanuel déclamait ses poèmes. On ne participera plus à la cérémonie du thé avec une délégation de Japonais, heureux d’être là comme nous tous, accueillis par les sourires de Manuela, notre ancienne consœur de presse, et sa fille Irène. Damon s’en est parti, ou s’en est allé diraient les puristes de la langue française. Restent ses toiles, ses souvenirs, et, aussi son rire tonitruant qui nous faisait si chaud au cœur tant il était sincère. Il aimait sa famille et ses amis. Nous sommes tous orphelins en ce début de 2020. Sans lui dorénavant.
Il souhaitait retrouver ses amis dans la Jérusalem céleste, comme le rappelle notre ami, ancien responsable de La Renaissance, Michel Lemay, dans son hommage, dans cet hebdo. Il nous y attendrait, paraît-il… Salut l’artiste!

Jules Zérizer