Afin de résoudre, en partie, la forte demande d’accès à la filière Sciences et Technique des Activités Physiques et Sportives (STAPS) sur l’Université d’Orléans un projet de délocalisation, sur le site du CREPS de Bourges, est en gestation. Un projet mené conjointement avec les élus régionaux, locaux et les instances de l’éducation nationale. Un dossier qui pourrait aboutir dès la rentrée 2018 avec une soixantaine d’étudiants pour cette première cession et plus dès la cession suivante. Par contre, si après la visite de Jean-Marc Falcone, préfet de la région Centre-Val de Loire, dans les installations du CREPS de Bourges, la semaine dernière, il semble que les voyants soient au vert pour l’ouverture de la filière, rien n’est encore définitivement acté.
C’est ce qu’a probablement voulu indiquer la région, à travers un communiqué qui spécifiait qu’il « ne faut pas confondre vitesse et précipitation ! » Un communiqué qui faisait suite à une vidéo postée par le maire de Bourges, Pascal Blanc, sur les réseaux sociaux. Le premier magistrat berruyer légendait d’ailleurs « nous avons étudié, aujourd’hui, la faisabilité d’implanter une filière STAPS à Bourges » tandis que son discours au sortir d’une réunion indiquait qu’il « était question de l’ouverture probable d’une branche du STAPS qui se fait actuellement à l’université d’Orléans, sur Bourges sur les installations du Creps… Rien n’est fait mais c’est une antenne qui se développerait d’abord avec une soixantaine d’étudiants à la rentrée 2018 et qui pourrait passer à 120 ou 150 à la rentrée 2019. » Il ajoutait qu’il fallait prendre la nouvelle avec « précaution puisqu’il y a des aspects logistiques qu’il faut intégrer… ». Selon l’élu berrichon l’affaire semblait quasi-entendue puisque seuls des détails matériels étaient un frein à cette évolution de la structure sportive.
Une arrivée d’une filière qui viendrait à peine combler le déficit engendré par les dommages collatéraux des difficultés financières de la faculté d’Orléans. Outre la fermeture de la formation de licence décentralisée de droit, trois sections de l’IUT de Bourges, les sections de management des activités commerciales, des métiers de l’instrumentation de la mesure et du contrôle qualité, et de gestion et pilotage de projets, étaient dans l’œil du cyclone. Au total ce serait près de 80 étudiants qui étaient directement impactés.
Nécessaire éclaircissement
Ce à quoi la région a souhaité éclaircir un peu plus la situation. « L’université d’Orléans fait face depuis plusieurs années à une forte demande en matière d’accès à la filière Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives (STAPS), à tel point qu’un tirage au sort parmi les bacheliers a été mis en place pour la rentrée 2017… Le gouvernement a identifié au niveau national 4 filières en tension, dont le STAPS fait partie, pour lesquelles des crédits supplémentaires (150 M€) ont été débloqués afin de supprimer les tirages au sort. Dans ce contexte, la région Centre-Val de Loire a été sollicitée par l’université d’Orléans pour étudier les modalités d’ouverture d’une filière STAPS au CREPS Centre-Val de Loire à Bourges… » et de préciser que « les acteurs locaux du Cher ayant fait le choix de communiquer avant toute décision officielle ont pris le risque de mettre le dossier de l’université en difficulté alors que l’ensemble des éléments n’étaient pas encore réunis pour cette annonce… La prudence reste de mise tant il est vrai, en matière de sport, comme en matière de développement universitaire, qu’il ne faut pas confondre vitesse et précipitation ! » Une dernière phrase à l’adresse de Pascal Blanc comme un petit coup de règle en bois sur les doigts.
Le président de l’agglo de Bourges est un peu coutumier du fait. A l’automne dernier il avait déjà usé des réseaux sociaux pour révéler le choix de Bourges comme ville étape de Paris-Nice. Une annonce qui, normalement, ne devait être divulguée que lors de la présentation de l’épreuve par ASO le… 6 janvier dernier.
Quant au député du Cher François Cormier-Baligeon il a ainsi pu tweeter « a-t-il été trop rapide ou trop… seul ? Nous sommes nombreux à travailler sur les questions d’enseignement supérieur dans le Cher et à Bourges. Restons unis et rassemblés pour plus d’efficacité ! »
Fabrice Simoes