En région, encore une nouvelle plateforme de bonnes volontés pour s’organiser


Et une de plus. Ce printemps, l’arme du Centre-Val de Loire réside dans les nouvelles technologies largement utilisées pour faire se croiser l’offre et la demande en cette période covidique. Après les produits frais locaux, les besoins et productions en équipements de circonstance immédiate (masques, gel, blouses, etc.) se fédèrent à leur tour en ligne. Tout est expliqué ci-après.

Jamais deux sans trois. Les visio-conférences sont devenues la règle pour François Bonneau, président du Conseil régional du Centre-Val de Loire, dans cette époque momentanément confinée. Ce qui n’entrave pas les idées ; bien au contraire, elle semblent circuler plus que jamais en liberté. Qui plus est, les circuits courts n’ont jamais eu autant de succès. Ainsi, après la plateforme de mise en relation producteurs-consommateurs https://www.produits-frais-locaux-centre-valdeloire.fr/, une autre plateforme, toujours sous l’impulsion de la Région et cette fois, avec le concours de l’agence de développement Dev’Up, en lien avec le dispositif numérique national https://stopcovid19.fr/, est lancée ce mois d’avril pour développer la production d’équipements de protection individuelle, avec dans le viseur ici un public de professionnels. L’outil https://equipements-protection-centre-valdeloire.fr/ a été présenté à la presse lundi 20 avril par le président Bonneau, en compagnie de Pierre Pouëssel, préfet du Centre-Val de Loire, de Pierre Garcia, directeur de la Direccte régionale, et de Romain Salmon, responsable du projet à Dev’Up, coordinateur de l’antenne 36. Une cinquantaine d’entreprises se sont déjà référencées par ce biais dématérialisé en une poignée de clics qui permet de renseigner un formulaire, afin de produire blouses et surblouses, masques, gels hydroalcooliques, charlottes et autres matériels de circonstance requis ce prntemps mais parfois manquants. Dans le détail, 4 d’entre elles sont résidentes du Loir-et-Cher, 13 du Loiret , 9 de l’Indre, 4 d’Eure-et-Loir,7 du Cher et 9 d’Indre-et-Loire. Sans oublier 4 implantées hors région, aux compétences complémentaires : une entreprise d’Ille-et-Vilaine, un établissement de l’Orne ainsi que deux entreprises de Paris. Des plateaux techniques et des imprimantes 3D pourront être mobilisées et utilisées en sus au sein des lycées professionnels et centres de formation régionaux à l’arrêt qui en sont dotés. « Il était indispensable pour nous que la Région se connecte à l’existant. Avec cette interface qui est évolutive, intuitive et réactive, nous recensons et agissons sur la production. Nous apportons des solutions en fonction de l’expression des besoins et des volontés, » ont commenté François Bonneau, Pierre Pouëssel et Romain Salmon. « L’offre et la demande sont de fait identifiées, centralisées et coordonnées.»

Des entreprises (pré)occupées, entre espoirs et doutes

Entre occupation et préoccupations, les entreprises prouvent que l’union locale crée l’armée nationale. Mais si le travail même précipité et bousculé est le bienvenu, l’inquiétude s’invite aussi dans la partie, comme en a fait part Patrick Hervier à la tête de la société DPL (Distribution Production Logistique), spécialisée dans la confection, comptant dans ses rangs 25 salariés sis à Châtillon-sur-Indre (36). « D’ordinaire, nous nous affairons pour des créateurs et l’univers du luxe. Nous fabriquons ce printemps des surblouses et des masques sur demandes d’entrepreneurs. Nous passons donc avec ce virus d’une production futile à utile ! (Rires) Le délai de livraison est estimé entre 2 et 4 semaines, ce qui n’est pas problématique d’ordinaire mais l’est aujourd’hui. Nous sommes en guerre, alors nous nous organisons face à l’urgence avec les moyens du bord pour participer à cet effort. Nous avons devant nous 2 à 3 mois de travail garantis, cela crée une bonne dynamique pour la majorité de nos salariés qui ont pu quitté un statut en chômage partiel. Avec la date couperet du 11 mai, les entreprises vont redémarrer petit à petit. Je reste très soucieux pour mes clients et sous-traitants dont les boutiques sont actuellement fermées. S’il y a des dépôts de bilans et des impayés, cela retombera par ricochet sur nous… Cela nous amène à réfléchir, à comprendre, à se rendre compte et il faut bien en retenir que nous payons nos salariés français à un niveau plus élevé que ceux de Chine, et par conséquent, les prix sont différents… Jusqu’ici, nous étions complètement déphasés en vrai. Je souhaite que cet épisode serve de leçon mais souvent, c’est vite oublié et les vieux réflexes reviennent… » François Bonneau a écouté, entendu, en rassurant et concluant, positivant. « L’économie locale se ressource et montre que la mondialisation n’est pas la seule vision de notre avenir. » Le jour d’après la crise sanitaire confirmera ou infirmera ces constats de tranchées.

É. Rencien

♦ Un accord signé de la DREAL également

L’union fait décidément la force… Une vingtaine d’industriels de la région Centre-Val de Loire ont obtenu l’autorisation de produire des gels et solutions hydroalcooliques au titre de la législation ICPE. Plus d’informations sur http://www.centre-val-de-loire.developpement-durable.gouv.fr/covid-19-une-vingtaine-d-industriels-de-la-region-a3623.html