Gièvres : Un village menacé d’être coupé en deux qui obtient gain de cause


La SNCF veut instaurer une ligne de démarcation à Gièvres. Les habitants sont excédés, tout comme la municipalité. La mobilisation paraît toutefois avoir fait bouger ces rails.
La décision de la SNCF de fermer tous les six passages à niveau de la commune pendant l’été 2022 est contestée fermement par madame le maire, Françoise Gilot-Leclerc. Les travaux de rénovation de la ligne Tours Vierzon conduisent la SNCF à fermer la ligne pendant de longs mois cette année, mais la technique de travail avec un train usine de près de 800 mètres de long bloque plusieurs passages à niveau simultanément, compte tenu de cette longueur. La première édile de Gièvres se révolte : “l’impact de ces fermetures simultanées sur l’économie de notre commune sera colossal si aucun aménagement n’est trouvé avec la SNCF. Nos commerçants sont en majorité des jeunes trentenaires qui se sont endettés pour s’installer ici depuis peu, le Covid a déjà lourdement impacté leur trésorerie et ces fermetures vont leur porter un coup fatal. Ils ont investi plus d’un million d’euros à eux tous et risquent la faillite si les clients ne peuvent plus venir, en particulier les clients de passage. D’autant que nous avons, nous aussi, investi un million d’euros dans la création de locaux commerciaux que nous leur louons et la disparition de ces commerces porterait un coup terrible à nos finances. “ La SNCF prévoit une fermeture de tous les passages à niveau pendant pratiquement trois mois cet été, c’est insupportable pour l’économie locale. La SNCF parle de détour par Romorantin ou Selles-sur-Cher, mais à un moment où le prix des carburants explose, ce seront les administrés qui en seront de leur poche pour aller travailler ou faire leurs courses.

Après la colère, des efforts récompensés ?
Françoise Gilot-Leclerc a donc demandé un aménagement des horaires de fermeture le jour, pour laisser passer les véhicules en journée, surtout le PN171 qui traverse le centre bourg. Les jeunes commerçants haussent le ton : Océane défend son tabac-presse dont les ventes sont très liées aux passage voitures et camions; Amélie, 24 ans, a ouvert la boulangerie pâtisserie l’été dernier et redoute la perte de la moitié de ses ventes ; Pascal a installé sa supérette dans les nouveaux locaux et craint également la chute de ses ventes ; le jeune boucher Loïc s’inquiète aussi. Sans oublier le marché de primeurs La Gariguette où Thierry craint la perte de la moitié de son chiffre d’affaires après un récent investissement de 300 000€. On pourrait rajouter la pizzeria, les Motoculteurs, la pharmacie, le médecin, les transports scolaires… Madame le maire a alerté tous les élus, député, sénateurs, communauté de communes, ministres, ainsi que la préfecture. “ Une solution a bien été trouvée pour les passages à niveaux de Chenonceaux pour favoriser les accès à Beauval, société privée, on doit pouvoir faire la même chose pour Gièvres et ses habitants. » Quelques jours suivant cette protestation, il semble que les efforts n’ont pas été vains : lors d’une réunion le 11 mai à la sous-préfecture avec la SNCF, il a été décidé de laisser le passage à niveau PN170 de la rue Gambetta ouvert en journée pour le passage des voitures. Les camions, eux, ne pourront pas emprunter ce passage à niveau.
G. Brown