Graçay : Le centre socio-culturel devenu centre Anny Gould


Il y avait foule pour assister à l’inauguration du Centre Anny Gould. Hommage ressenti avec émotion par beaucoup, tant ce nom sonne chaud dans le cœur de ceux qui aiment la chanson française et notamment ces belles poésies des années 1950.
À la fin du mois d’août, ils étaient plus de 200 qui, malgré le pass sanitaire, ont répondu à l’invitation de la Commission Arts Plastiques de l’association Culture en Vallées Vertes, en l’honneur d’Anny Gould dans le cadre de l’exposition « Pluri-Elles » consacrée uniquement aux femmes. On sait combien ce village de 1500 âmes s’implique dans le développement de la culture et des arts en milieu rural avec cette touche ; oh combien valorisante et valorisée du droit à l’égalité homme/femme dans tous domaines et principalement celui de la vie artistique et culturelle. Cette soirée débutait par le dévoilement de la plaque à l’effigie d’Anny Gould dans un graphisme sublimé. Jean Michel Pennequin, fils d’Anny Gould et Rémi Duroir, ami d’Anny Gould bien connu à Graçay pour son musée de la photographie, présentaient cette inauguration et retraçaient brièvement ce que fut Anny Gould :Jean Michel Pennequin : « c’est avec une vive émotion que nous ressentons ma famille et moi cet hommage rendu à maman qui aurait été certainement très enthousiaste d’être parmi nous, elle qui aimait tant tous les modes d’expression artistiques et bien évidemment passionnée de chanson et de textes forts, ambassadrice de la variété française ».

Souvenirs, souvenirs
Rémi Duroir se souvenait des premiers contacts avec cette artiste à la voix chaude, extrêmement exigeante : « j’ai un souvenir impérissable lorsqu’un jour Jean-Michel m’avait demandé de sonoriser un de ses concerts. Durant la répétition elle s’interrompait : « j’ai trop de graves, pas assez d’aigus… Ton micro est pourri… ». J’avoue que ce soir-là je n’étais pas décidé à être son copain. Du coup, je suis parti et revenu avec le même micro…Elle n’a rien dit ; la répétition s’est bien passée. Le soir du concert, après tous les réglages que nous avions fait dans la journée, elle est arrivée et a fait son tour de chant sans micro et tout s’est bien passé : c’était aussi ça Anny Gould… ». Après avoir dévoilé la plaque qui porte désormais son nom, les autorités, sous la conduite du maire Jean-Pierre Charles, s’offraient un parcours artistique à la découverte de 22 artistes femmes et de leur création à travers trois lieux d’exposition : Le Musée de la Photographie Lucien Prévost et les oeuvres de Roxane Maurer ; artiste peintre. La Galerie de l’Abside Saint-Martin et les œuvres de l’artiste plasticienne Chantal Casefont (invitée d’honneur). Celles de Mâkhi Xenakis, sculptrice, dessinatrice et écrivaine. Le centre Anny-Gould accueillait Nicole Avezard (ancienne Lucienne du duo Les Vamps) artiste peintre, comédienne marraine de l’exposition. D’autres talents d’artistes, femmes photographes, peintres, sculptrices, céramistes, plasticiennes et designer ponctuaient également cette exposition. Dommage qu’elle ne fut qu’éphémère, une telle richesse aurait mérité de rester quelques semaines supplémentaires à l’affiche.
J.F.

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Anny Gould : sa biographie
Née Marcelle Trillet, elle voit le jour en 1920 à Paris et se fait connaître en 1948 en remportant le prix Lucienne Boyer (prémices de l’Eurovision). Les grands de la chanson écrivent pour elle : Aznavour, Ferré, Mouloudji, Vian. En 1958, c’est le succès avec sa version française « d’Only You » des Platters, devenue « Loin de Vous ». En 2003, l’animateur vedette Pascal Sevran la relance dans son émission : « La chance aux chansons » où elle interprète magistralement « Hier encore, j’avais vingt ans » d’ Aznavour . Elle décède à Vierzon à l’âge de 93 ans et la cérémonie célébrée en l’église de Graçay rassemble de très nombreuses personnes.