Honni soit qui mal y pense


On pense être peinard pour la rentrée. On pense que le marronnier de fin d’été, avec toutes les chères têtes blondes en haut de l’affiche, va s’imposer comme sujet unique. On pense que les Talibans et leur cortège de chefs de guerre vont disparaître dans les champs de pavots ou dans les mines de lithium et de terres rares. On pense que Poutine et Xi Jinping sont de grands démocrates. On pense que les États-uniens ont tiré des leçons de la guerre du Vietnam aussi. On pense que les Stones, comme les Beatles, Peter Pan et Mary Poppins, sont immortels. On pense trop… Comme le répétait régulièrement un vieux prof de français « On, est un con ! ».
À vouloir se la jouer Aristote du XXIe siècle il est plus facile d’oublier le principal. « L’ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit. » Chacun placera le curseur où il veut, et attribuera aux uns et aux autres leur place dans ce triptyque. Vous avez le choix entre les insurgés en papier mâché de Facebook et les résistants en carton de Twitter, les spécialistes qui s’autorisent à penser de source autorisée et, pour finir, vous et moi … Les politiques ne sont pas exempts de ce QCM de la réflexion. Qu’ils soient grands ou petits, et les moyens aussi. Par exemple, voilà déjà embarqué pour la grande traversée, l’unique concurrent de la course en solitaire de la Droite, Xavier Bertrand. Certains de ses inféodés potentiels font déjà le siège de Cnews, chaîne marquée politiquement, alors que le président de la région des corons et des fans de Pierre Bachelet – La terre c’était le charbon. Le ciel c’était l’horizon. Les hommes des mineurs de fond. Tout ça – préfère cibler une population moins engagés. Chez Patrick Drahi, sur BFM, l’ancien ministre de la santé, sous Chirac, a donné son avis sur le pass sanitaire. Pas très loin de Macron. En juillet, c’était «Au nom de l’intérêt général, il faut renforcer et développer le pass sanitaire». Ses potentiels électeurs anti-vax ne regardent pas cette chaîne d’information en continu.
Dans « Les 4 vérités », sur la télévision publique, l’ancien ministre du travail, sous Sarkozy, a entonné un couplet anti-social sans perdre son sang froid. Il envisage la transformation du système d‘assurance chômage pour mieux gonfler un vivier de travailleurs au rabais, pas plus ni moins solvables, mais nettement plus corvéables. C’est la traduction de son « la France ne soit plus non plus un pays dans lequel quand on reprend un travail, on peut toucher moins qu’au chômage… » C’est vrai que c’est embêtant tous ces pauvres qui ne veulent pas bosser ! Sans trop vouloir être en mode Piketty de pacotille, on peut aussi envisager une autre solution : l’augmentation des salaires, non ? Il est même possible de payer en bitcoin. Cette «crypto-monnaie » artificielle, est passée de moins de 0,50€ en 2010 à 49€ voilà quelques jours, sans rien faire : même pas une piécette, même pas un billet, même pas un lingot. La spéculation n’apporte aucune valeur ajoutée, à l’inverse du travail. Pourtant elle constitue le moteur de la sécurisation du patrimoine des boursicoteurs 2.0. Ce n’est pas plus compliqué que de changer des chiffres en bas d’une feuille de paye. Et comme l’expérimentation du quoiqu’il en coûte vient d’être faite… Les pourfendeurs de la dette n’ont pas d’inquiétude à avoir: avant la pandémie, pendant la pandémie, et probablement après la pandémie, les intérêts étaient négatifs ! Certes on ne peut pas toujours avoir ce que l’on veut (You Can’t Always Get What You Want ), cependant, il faut toujours croire ce que chante Mick Jagger, même si Charlie Watts n’est plus derrière sa caisse claire. Il n’existe donc aucune raison pour que la populace, la classe moyenne aussi, ne profite pas du ruissellement, voire de l’effet cascade, généré.
ON me hurle dans l’oreillette que Peter Pan est immortel, tout comme Mary Poppins d’ailleurs. Pour les Beatles et les Stones, On émet des doutes. Pour la pensée unique … Enfin, c’est ce qu’ON croit !

Fabrice Simoes