Happy birthday to you, mon entreprise


On connaît depuis longtemps les prix anniversaires qui sont une autre forme de publicité, mais les anniversaires d’entreprises sont désormais célébrés en grande pompe. Trois d’entre elles ont fait la fête en moins d’une semaine. Chacune à sa façon.
Deux entreprises castelroussines au moins, sont nées en 1985. L’une dans l’appartement de son créateur : Christian Fenioux, l’autre sur les ruines d’une boîte de BTP dont les salariés déolois ont superbement réagi. Quant à Cloué SA, 110 ans se sont écoulés depuis que le maréchal-ferrant de Géhée a eu l’esprit d’initiative.
Fenioux a bien grandi
Christian Fenioux, à la tête désormais d’une société qui produit et commercialise des compléments alimentaires, emploie cent soixante salariés, dont douze faisaient partie de l’équipe qui entourait le créateur lors du démarrage industriel de son activité. Un anniversaire fêté en famille dans la salle des fêtes de la société.
Des premiers essais, dans l’appartement du créateur, au laboratoire de la rue Ampère puis à l’établissement industriel actuel boulevard de Coubertin, le développement a été spectaculaire. Il s’est accompagné d’une présence de la marque Fenioux dans nombre de manifestations sportives avec pour point d’orgue la Classic de l’Indre, épreuve cycliste professionnelle dont le premier maître d’œuvre était Jean-Luc Pernet le DRH de l’entreprise. Sportif accompli, Christian Fenioux n’a pas l’intention de prendre sa retraite, tant mieux pour l’entreprise castelroussine.
Mercier-Berry l’opiniâtreté récompensée
En 1985 une société de bâtiment et travaux publics du Loir-et-Cher déposait son bilan laissant une quinzaine de salariés de sa filiale déoloise sur la paille. Pascal Mourgues était de ceux-là. En compagnie de la comptable Nicole Pivoteau, avec l’appui des salariés de la défunte entreprise, il créa quelques mois plus tard Saniclimat. Dans l’espace partenaire de la Berrichonne, où l’on fêtait le trentenaire de cette renaissance, certains élus de l’agglomération castelroussine avaient du mal à dire Mercier Berry et non plus Saniclimat, dont les plombiers et spécialistes en génie électrique et climatique sont à leurs côtés depuis tant d’années.
Car celui qui n’avait pas vocation a devenir chef d’entreprise, n’a pas voulu non plus s’accrocher à ses lauriers. « Il ne s’agit pas d’attendre le dernier moment pour transmettre une entreprise. Je partirai en retraite dans dix-huit mois. Avec la reprise de Saniclimat par le groupe Mercier (N.D.L.R. une société de Vinci énergies, en 2007) je sais que l’avenir de la boîte et l’emploi de mes collègues sont assurés. Le nouveau patron est lui aussi un chef d’entreprise, un homme de terrain avec lequel la transmission se passe en complète concertation. »
Si autant d’élus participaient à ce rassemblement des salariés et de leurs familles, ils avaient pour mission de remettre la médaille du travail aux décorés habitant leur commune. Les plombiers chauffagistes venaient de Déols bien sûr, mais aussi d‘Ardentes, Le Poinçonnet, Châteauroux ou Saint-Maur… et Pascal Mourgues montrait encore l’exemple en arborant une médaille grand or pour ses quarante ans de service.
L’homme ne manque pas de cordes à son arc. On le savait tireur sportif, on l’a découvert danseur lors de l’arrivée surprise de la troupe des Pastouriaux de Buzançais, le groupe folklorique auquel il appartient, au cours de la soirée très festive qui a clos cette soirée anniversaire.
Cloué a 110 ans
Cloué SA fêtait également son anniversaire la semaine dernière, mais l’entreprise avait déjà 80 ans lorsque les jeunots poussaient leur premier cri. Vincent Cloué est l’arrière petit fils de Marius, maréchal ferrant à Géhée, qui créa l’entreprise dédiée au matériel agricole en 1905. Un matériel qui emplissait entièrement le parking du MACH 36, si bien qu’il avait fallu aménager les terrains environnant pour accueillir les 6.000 invités de la société qui commercialise des outils : de la débroussailleuse à fil aux tracteurs et grues les plus énormes, dans l’Indre, la Vienne et le Loir et Cher. La cérémonie officielle a permis de remplir copieusement les gradins du MACH 36.
P.B
 
Le groupe CLOUÉ : une saga berrichonne !
Les 4 et 5 septembre au M.A.CH 36 le groupe CLOUÉ fêtait les anniversaires de ses entreprises (110 ans pour la plus ancienne) à travers un impressionnant salon professionnel dédié à l’agroéquipement. En Berry, CLOUÉ compte parmi les quelques entreprises qui incarnent à la fois la tradition, le savoir-faire et l’attachement à la terre. Le matériel agricole, la famille CLOUÉ, cela fait déjà quelques temps qu’elle le pratique.
Un forgeron visionnaire
En 1905, Marius Cloué, maréchal ferrant à Géhée dans l’Indre constate que pour survivre, son métier doit s’adapter à la nouvelle donne issue de la Révolution industrielle. Il voit ses clients passer du cheval à la machine. En chef d’entreprise aussi avisé que visionnaire, il décide de distribuer du matériel agricole. Il crée une société (qui deviendra CLOUÉ SAS). Il commence par proposer des charrues Mc Cormick (la marque qui deviendra CASE). Il y a encore peu de motorisation dans les produits qu’il propose. Il s’agit essentiellement d’outils de travail du sol, mais des outils motorisés de traction avec des moteurs à hydrogène font leur apparition.
Les produits vont évoluer au cours des 30 années durant lesquelles Marius dirige l’activité de l’entreprise. Au milieu des années 30, il cède l’entreprise à son fils Jean. A l’instar de son père, Jean va engager une petite révolution dans la gamme des produits proposés ; CLOUÉ s’oriente clairement vers le machinisme agricole. C’est l’heure des véhicules automoteurs, équipé de roues ou de chenilles… Le tracteur fait son entrée dans l’entreprise.
Une relève qui sait positionner l’entreprise sur les nouveaux marchés
Une trentaine d’années plus tard, à l’aube des années 70 Jean passe la main à ses deux fils Marius (deuxième du prénom) et Michel. Ces deux là vont écrire ensemble une nouvelle page de l’histoire de l’entreprise. Ils constatent qu’un nouveau marché s’est créé avec l’horticulture de loisir et ils décident d’attaquer le marché de la motoculture. Comme pour leur père et leur grand-père, ils ont fait le pari gagnant. L’entreprise se développe. Face à la diversité des marchés, une seconde société est créée en 1975 (Cloué Equipement). Le maillage territoriale s’élargit et CLOUÉ sort vite de l’Indre et du Berry. A 70 ans, Marius est toujours actif dans l’entreprise. Mais en 2004, il a cédé la direction à son fils Vincent, l’actuel patron du groupe CLOUÉ.
Un groupe d’envergure régionale
Avec Vincent, la quatrième génération de dirigeant s’inscrit dans la logique managériale du XXIe siècle. La société PRO CULTURE EQUIPEMENT est créée en 2005 pour gérer la distribution de la marque FENDT. Deux bases réparties sur les départements de l’Indre et de l’Indre-et-Loire distribuent la marque allemande.
Le développement territoriale se poursuit : 2005 une concession viticole à Pontlevoy (41), 2006 une concession à Maintré (86), 2007 Veretz (37), 2012 Arcomps (18), Sainte-Solange (18), Domerat (03), Saint-Amand (18), Châtellerault et la Sologne vont suivre…
L’entreprise familiale fondée en 1905 est aujourd’hui composée de huit bases spécialisées dans la distribution et l’entretien de matériels agricoles et viticoles, ainsi qu’en motoculture. La société Cloué S.A. est un acteur majeur du monde agricole dans l’Indre, l’Indre-et-Loire, la Vienne et le Loir-et-Cher.
Mais le développement du groupe ne va pas s’arrêter là ; des projets ambitieux sont portés par Vincent Cloué. La création de « Ferme et Jardin », une enseigne et une franchise réunies dans un concept qui propose, sur un même lieu de retrouver les activités agricoles et d’espaces verts. Le site pilote est basé à Châtillon, sur 970 m2 de bâtiment et 500 m2 de surface de vente. Les visiteurs peuvent découvrir tout le matériel permettant d’aménager les espaces verts, de tondre, de tailler, d’arroser… et juste à côté des outils adaptables aux engins du monde agricole.
Le groupe a aussi créé sa propre centrale d’achat qui va fournir les trois principales sociétés, ce qui permet la mise en place d’une plateforme de distribution et une mutualisation des achats avant de redistribuer sur les magasins.
CM