Industrie : coup de pouce pour Blois et Romorantin


Dans le cadre du plan France 2030, un appel à manifestation d’intérêts (AMI) a été lancé dans le but d’accompagner les territoires confrontés aux mutations de la filière automobile et du transport, dans une trajectoire de rebond. Le Loir-et-Cher débute bien 2023 en faisant partie des régions sélectionnées dans ce cadre.
Une opération starter ? Ou bien une énième usine à gaz ? Dans le détail donné, cet AMI, doté d’une enveloppe totale de 100 millions d’euros, est à destination des intercommunalités et regroupements d’intercommunalités confrontés aux mutations d’une filière des transports. Dix M€ de soutien en ingénierie seront opérés par la Banque des Territoires (Caisse des dépôts) et 90 M€ de soutien aux investissements industriels par BPI-France, pour accompagner une dizaine de territoires par an jusqu’en 2026. Parmi ceux-là (*), la candidature de la communauté d’agglomération de Blois – Agglopolys et de la communauté de communes du Romorantinais et du Monestois, a su attirer l’attention. Romorantin a vécu des fermetures pesantes (Matra, Giat) tout en conservant un fleuron des colliers de serrage pour l’automobile et des applications aéronautiques, Caillau; Blois abrite entre autres le fabricant de tubes et tuyaux auto, Duncha ou encore l’équipementier Borg Warner (ex-Delphi) avec notamment ici un vrai défi, celui de passer des injecteurs diesel à l’énergie hydrogène. « Nous avons déposé un dossier commun pour crédibiliser la démarche. « Nous avons une vision de territoire, nous voulions envoyer un signal fort à l’Agence nationale de cohésion des territoires (ANCT) et on peut préciser que nous aimons bien Jeanny Lorgeoux!,” a commenté Christophe Degruelle, président de la communauté d’agglomération de Blois, Agglopolys, le 3 janvier dans les salons de la préfecture, aux côtés de Marc Gricourt, maire de Blois, premier vice-président de la région Centre-Val de Loire. “Il ne s’agit pas d’apporter des crédits sur une seule entreprise, l’autre danger serait aussi le saupoudrage. Non, le but est de trouver de nouvelles pistes de développement industriel et de bien identifier des effets de levier pour toutes les entreprises, les PME-PMI, leurs sous-traitants. Nous sommes finalement face à deux questions structurantes, à savoir l’innovation et le foncier économique.”

“Une chance”
Des tensions naissent effectivement sous la pression de la loi climat et résilience qui demande d’économiser des terrains et il s’agit en outre de prendre en compte le changement du comportement des consommateurs. Sans oublier des enjeux de formation, de main d’œuvre, d’emplois, de maintien de savoir-faire ou encore d’attractivité départementale. Le préfet de Loir-et-Cher, François Pesneau, a partagé l’enthousiasme soulevé par cette nouvelle. “Nous allons essuyer les plâtres mais cette sélection est une chance dans l’optique de la réindustrialisation de notre pays. Il y a 150 jours de consultation ouverts (et d’ingénierie financés par la Banque des Territoires, plus une enveloppe de subventions et avances remboursables de 2 M€, ndrl) qui vont nous permettre d’obtenir une expertise fine de ce territoire, le cabinet Roland Berger missionné va apporter un regard neuf. Et tout cela pour accompagner et préparer le coup d’après. Cela favorisera également un échange et partage d’expériences avec les entreprises concernées. Et puis, peut-être que pour le deuxième AMI, d’autres territoires du département pourront être concernés, le Vendômois ou bien encore le Controis s’il est question d’agroalimentaire.”
É.R.
(*) Les autres sont dans le casting : Douai, Morlaix, Gers et Tarn-et-Garonne, Vire et Flers, Ardennes, Valenciennes, Nevers et Nord Franche-Comté.