Intercommunalité – Mehun-sur-Yèvre veut faire sécession



Le courant communautaire ne passe plus entre le maire de Mehun-sur-Yèvre, Jean-Louis Salak, et ses coreligionnaires de Cœur de Berry. Très demandeur en 2016, l’élu mehunois s’est avoué déçu de la gestion de la nouvelle entité formée par les rapprochements de Val du Cher et d’Arnon avec Terres d’Yèvre et souhaite quitter son giron pour convoler avec une autre communauté de communes.
Créée voilà quelques mois seulement, le 1er janvier 2017, par la fusion des communautés de communes des terres d’Yèvre et du Val du Cher et d’Arnon, la communauté de communes Cœur de Berry, dans son contour initial risque de ne durer que le temps d’une saison ou presque. Le rassemblement des deux entités avait pour but, entre autres circonvolutions de la loi NOTRe, de permettre de réunir dans une même intercommunalité toutes les communes du canton de Mehun-sur-Yèvre. Lors de la consultation préalable d’avant « unification » des deux inter-co, les villages de Limeux, Cerbois et Foëcy avaient voté défavorablement.
Elu à la présidence de la nouvelle structure communautaire, le maire de Mehun-sur-Yèvre, Jean-Louis Salak, n’a pas mis longtemps pour prendre la mesure d’une inter-co qui, selon lui, est « loin de répondre au projet que j’avais à l’esprit. Ça ne correspondait plus à des projets que j’avais. J’avais défendu le projet Cœur de Berry. C’était un engagement personnel. C’était viable, j’en suis persuadé, mais il fallait s’en donner les moyens. Là, les esprits sont sur une distribution des fonds aux communes les plus petites mais sans prendre en compte de réels projets d’envergure. On se retrouve avec une politique d’investissement local et en rien communautaire. C’est un choix de fonctionnement qui ne peut convenir à un vrai projet pour une communauté de communes. Et puis, la ville de Mehun-sur-Yèvre doit aussi y trouver son compte. La gestion de Cœur de Berry, comme elle se définit actuellement n’apportait pas de plus-value communautaire pour Mehun. »

Objectif : sortie définitive avant les élections municipales 2020
Après seulement quelques mois de gestion commune, l’élu mehunois a donc pris le parti de demander une séparation à l’amiable d’avec ses partenaires. Il a, dans un premier temps, à la fin de l’année dernière, remis sa démission de président de Cœur de Berry avant de faire voter le possible départ de sa commune. Une décision actée par un vote à main levée, à la fin du mois dernier. Par dix-sept voix pour et seulement deux voix contre, Mehun-sur-Yèvre a exprimé démocratiquement son souhait de se retirer de la communauté de communes Cœur de Berry et de demander son rattachement au périmètre de la communauté d’agglo Bourges Plus.
Deux élus locaux d’opposition ont certes voté contre et arguent du manque de documents pour comparer avec les possibles rapprochements avec Vierzon-Sologne-Berry, les Terres du haut Berry et Bourges Plus. «  Dès décembre, Bourges Plus avait acté un financement pour une étude d’impact financier… Nous avons des attentes de la part des entreprises déjà existantes dans la ville mais aussi celles qui seraient à venir. Nous n’avons plus vraiment le temps d’attendre. » assure Jean-Louis Salak qui explique cependant que « une étude n’engage à rien mais, sans faire de pronostics, on se rend compte rapidement que l’impact place en avant Bourges Plus et pas Cœur de Berry… »
Désormais, le premier magistrat de Mehun le confirme, il y aura un an de travail pour un premier acte au 1er janvier 2019. Ensuite on aura 9 mois d’évaluation et encore 3 mois pour délibérer. «  Pour moi, je souhaite que ce soit terminé avant les élections municipales de 2020. Quelque soit le résultat des élections je ne voudrais pas laisser un projet important sur les bras du maire élu … »

Fabrice Simoes