Ce n’est pas un sujet de dictée, c’est plutôt déjà l’été ! Les cartables sont remisés mais les agendas enfin parés. En continuant à porter le masque et respecter les gestes barrières, les idées de sortie fleurissent et cela fait du bien. Vous êtes plutôt Lydie Arickx à Chambord ou festivalier printanier à Bourges ? Le choix s’agrandit, et sans oublier la pandémie, le temps est enfin venu de profiter. Focus dans nos pages sur deux exemples libérés pour déconfiner en toute sécurité et sérénité.
Des concerts du Printemps de Bourges en vidéo-live
Décalée au début de l’été en raison de la pandémie, la 45e édition du Printemps de Bourges-Crédit Mutuel devra faire avec les conditions sanitaires du moment. Si la jauge spectateurs pour les plus « gros » concerts a été réduite, les Berruyers auront cependant droit à un bout de leur festival avec tous les concerts du palais d’Auron retransmis sur écran géant.
« Malgré les contraintes, le Printemps prendra possession des rues et places de Bourges avec des nouvelles animations en accès libre qui invitent à la découverte artistique mais aussi à l’expérimentation culturelle et au dialogue citoyen. Car les festivals ont ceci de précieux, ils sont un moment de fête tout comme un temps de partage et d’intégration. » assure-t-on du côté de l’organisation. Saveur particulière pour le premier grand festival de la saison, particulièrement attendu par son territoire. En partenariat avec Bourges Plus et la Ville de Bourges, les spectacles du Palais d’Auron seront retransmis sur écran géant, tous les soirs, en direct de la place Cujas. Cette « Live Zone du Printemps de Bourges Crédit Mutuel » sera accessible en entrée libre, dans le respect des mesures sanitaires et dans la limite des places disponibles, sur simple présentation d’un billet (gratuit) à télécharger sur le site officiel du festival. Ces mêmes concerts seront par ailleurs retransmis dans le système audio installé dans les rues du centre-ville de Bourges.
Dans ce contexte un village « Demain le Printemps ! » sera installé au pied de la Cathédrale de Bourges, place Étienne Dolet. Il sera accessible gratuitement, dans le respect des gestes barrières et des mesures sanitaires en vigueur, et proposera, entre autres, le village gourmand Berry Province et ses stands de producteurs, un village des initiatives et une animation musicale SolarSoundSystem, en partenariat avec la région Centre-Val de Loire, composée de platines DJ et d’une sonorisation alimentées par deux énergies renouvelables : solaire et mécanique, issues de vélos équipés de génératrices.
F. S.
Chambord, Vivifiante Lydie Arickx, royale même !
Jusqu’au 17 octobre, le château de feu François Ier abrite un personnage artistique atypique, dont la créativité n’a pas de limites ni de filtres. Un hymne à la vie, énergisant en ces temps.
Lydie Arickx. Sur le papier, au son de ce patronyme, l’esprit s’imagine un visage, un physique. Sur le papier, au son de ce patronyme, le « x » de fin laisse présager un grain d’exubérance. Sur le terrain, en vrai, l’originalité et l’expansivité de l’artiste précitée est confirmée, et même plus importante qu’imaginée. L’image corporelle n’est pas forcément toujours en phase avec la perception de l’imaginaire (elle ne l’est jamais pour quiconque). Mais l’excentricité et la générosité ressenties sur le papier sont avérées une fois la rencontrée arrivée avec cette fameuse Lydie. Car d’emblée, elle sait accueillir la presse sans chichis, accompagnée de son mari photographe, Alex Bianchi, et de son fils, César, les bras chargés de masques collector offerts, réalisés par un Établissement et Service d’Aide par le Travail (ex CAT) des Landes. Oui, parce que la peintre d’origine flamande, crée en famille, et dans l’écrin monumental de Chambord, c’est donc trois grands talents pour le prix d’une immense génie ! La fantaisie qui peut parfois être prise négativement, c’est aussi positivement la panoplie pour savoir surprendre. Et inutile de préciser qu’avec Lydie Arickx, l’étonnement est au rendez-vous de chacun de ses oeuvres, primitives, centrées de prime abord sur le corps humain, la souffrance et le psychisme de l’homme, et au final, sur les émotions. Préparez-vous d’ailleurs à être chamboulés ! Son style artistique, particulier, fantasque et enlevé, entremêlant foetus, squelettes, membranes matriciennes, globes-planètes, fèves, poumons et couleurs vives, corps désarticulés invitant Darwin et Botticelli, sans oublier ce qui ressemble à un corps caverneux de phallus géant, séduit, ou rebute, mais en aucune façon, ne peut laisser personne indifférent.
À ne pas manquer aussi cet été dans le Cher
Celle qui est surnommée la papesse de l’expressionnisme en France se plaît à répéter que son premier atelier fut le ventre de sa mère, alors ceci peut expliquer ce fil conducteur qui lui est propre, que certains associeront à du morbide, mais qu’elle lie à contre-courant à une danse de souffles chargés de quotidiens et de vies. C’est ce qui l’inspire, serine-t-elle en décrivant de manière récurrente, sur la toile ou la sculpture, en famille donc, à six mains, la tension qui règne entre la mort et la naissance. En peignant, elle expérimente, comme chacun peut le faire en vivant. Et l’exercice est de surcroît technique : 400 kg de résine ici, un poids de charbon végétal par là… «Je ne réfléchis jamais avant de peindre, cela vient tout seul, aucun geste n’est connu à l’avance,» confie-t-elle encore. «Chambord, c’était osé de s’y coller mais ce défi relevé nous ouvre d’autres perspectives créatrices. Pour nous, ce n’est pas vraiment une exposition, plutôt une inspiration à la source. Je donne un élan, celui qui nous manque métaphysiquement. Je montre la complexité de notre anatomie en lien avec notre nature.» Pour les amateurs, d’autres œuvres de l’artiste haute en couleurs seront de surcroît visibles dans les murs de la galerie Capazza, dans le Cher, à Nançay, dès le mois de juillet, qu’elle occupe en résidence permanente depuis 2013. Définitivement, tous les chemins mènent Lydie Arickx au Loir-et-Cher, et plus largement, au Centre-Val de Loire ! L’inventeur Léonard de Vinci, philosophe humaniste qui aura passé une grande partie de son existence à étudier l’anatomie et explorer le corps humain, aurait certainement apprécié cette audace fantastique d’ode à l’existence, dans tous ses états.
É. Rencien