La Chaussée Saint-Victor : Un festival où règne toujours une bonne humeur


Les Joyeuseries, dans sa cinquième édition, entre dans son bel âge. Pour preuve, une programmation à la fois gratuite et payante étoffée, ainsi qu’un public évidemment heureux.
En haut de l’affiche des Joyeuseries, cette année 2023, il y avait encore du beau monde. La Chaussée Saint-Victor et le site du Carroir auront en effet accueilli du 5 au 7 mai : côté billetterie payante, quatre stand-up, dont une femme, issus de la troupe du Jamel Comedy Club; ainsi que Malik Farès qui s’est fait connaître via des vidéos postées sur Facebook. Également, Baptiste Lecaplain, qui en plus du one-man show, a joué dans divers films et fait partie du casting de la mini-série “les randonneuses” de six épisodes diffusés sur TF1 dès le 15 mai. Sur la scène des Joyeuseries, ce papa de deux filles, Thelma et Louise, se livre, et raconte, dans son opus “Voir les gens”, autant sa passion des aspirateurs Dyson que son infidélité conjugale puis son rabibochage avec la mère de ses enfants, avec une énergie débordante et des textes ciselés ! Il fut aussi question de sodomie, mais chut, puisque ici comme ailleurs, le sexe permet sans doute de mieux vendre. Et justement, pendant ce festival, tout ne s’achetait pas forcément : la bonne humeur contagieuse des Joyeuseries réside dans des concerts et spectacles, assurés par des artistes du coin (Mathis Poulin, Jane Porter Trio, Youyou Julie, etc.), et proposés gratuitement tout au long de ces trois journées. Tous les spectateurs et spectatrices sont par conséquent arrivés et repartis avec la banane, mais pas que. Parmi ce public, une trentaine de bénévoles, sans oublier le maire, Stéphane Baudu, qui était pendant trois jours au moins le maire le plus joyeux de France ! Tout sourire, l’édile s’est d’ailleurs prêté au jeu des selfies avec les artistes. Baptiste Lecaplain n’a pas manqué de signaler à M. Baudu que “l’accueil était meilleur qu’à l’Olympia” et dans la foulée, que la Chaussée Saint-Victor est un nom un peu long pour une commune, proposant « Blois bis » à la place. Quant à Malik Farès, l’humoriste a signé au premier magistrat de la ville un petit mot indiquant notamment « les Joyeuseries, c’est Dubaï ! ». Un festival, en somme, pour le meilleur et surtout, pour le rire.

Rendez-vous l’année prochaine pour la suite
Les chiffres confirment cet engouement : dans l’organisation, Isabelle Thébault, régisseur général, c’est-à-dire le chef d’orchestre de la manifestation, détaille “un vendredi et samedi complets pour Baptiste Lecaplain et le Jamel Comedy Club (la salle des dates payantes contient 229 places, ndlr). Un remplissage à un tiers pour Malik Farès le dimanche mais le dimanche, c’est toujours plus compliqué, il n’empêche que ce comique qui monte est une réelle découverte ! Et les artistes apprécient la taille de la salle, c’est pourquoi ils viennent en général effectuer des dédicaces à la fin. Nous avons pour cette édition vécu une augmentation du public, avec en particulier une grande affluence pour le spectacle pour les enfants du dimanche. Nous n’avons pas augmenté nos tarifs. Le but de ce festival reste le même depuis sa création : les spectacles “in” et payants, c’est le jeu, mais en ajoutant des “off” et des spectacles gratuits (dans une autre salle de 220 fauteuils, ndlr), nous permettons à tout le monde de pouvoir venir. Pour ce “off”, nous choisissons toujours des talents locaux et régionaux; il y a sans doute de bons artistes par exemple à Lille mais c’est toujours plus sympa de faire travailler les gens à domicile. Comme c’est mieux d’acheter son pain près de chez soi ! ” Pour preuve ultime, le parking du Carroir début mai était totalement rempli, obligeant certains véhicules à trouver stationnement dans d’autres rues et leurs conducteurs à marcher. Ce qui n’est pas bien grave (il faudra en toucher deux mots au maire tout de même… ) et si nous souhaitons conclure dans la joie, nous regarderons plutôt le verre à moitié plein, à savoir un festival victime de son succès, signe de son installation de manière pérenne dans le paysage culturel du Loir-et-Cher. L’édition 2024 est donc déjà en route pour le premier weekend de mai. “Avec plein de nouvelles idées, des têtes d’affiches et des animations,” a concédé Isabelle Thébault en guise de teasing.
É. Rencien