La folle ardeur de Michelle Tourneur


Lire « La folle ardeur » équivaut à voyager dans un passé réaliste au dix neuvième siècle entre Nohant et Paris au milieu d’artistes célèbres. George Sand écrit et lit, Chopin joue du piano et Eugène Delacroix peint.
A l’heure du Smartphone et de l’information en boucle, cette plongée vertigineuse nous rend nostalgique d’un temps révolu où « l’attention à tout ce qui vit, à tout ce qui vibre » suscitait de vraies émotions.  Où sont passées « Les journées immenses de juin passées à regarder changer la lumière » et le temps long pour constater :
« La maison de Nohant est sereine à cette heure mais isolée. Les fermes et les mares ensorcelées ont disparu dans les buées du soir ».
Laissez vous transporter par l’auteure dans un monde où l’on pouvait voir les enfants de l’écrivaine grandir, Maurice et Solange, les relations se tisser et se déchirer jusqu’aux retrouvailles, comme celle d’Eugène Delacroix et de George Sand. De Paris, Eugène rêve de retrouver les prés verdoyants du Berry en écoutant George lire la mare au diable. A Nohant, en apercevant la servante du domaine faire la lecture à sa fille sous un arbre, le peintre auteur de la « Liberté guidant le peuple » sort ses pinceaux pour créer « L’éducation de la vierge ». Puis George Sand, après les tumultes de 1848 où elle fut menacée, de retour à Paris s’installe paisiblement pour assister à la naissance de « La lutte de Jacob avec l’ange », une œuvre magistrale de Eugène Delacroix son ami en écoutant une musique de Chopin. Elle pensait peut-être à ces mots souvent  répétés à ses amants, écrit Michelle Tourneur: « Ecartez les noires réflexions à grands coups de pied. Nous sommes éternels. Rien ne meurt, rien ne finit. »

Marieke Aucante