Descendants des Confréries paysannes, les services de remplacement donnent plus de liberté aux agriculteurs. Immersion.
Axel Masson, président du groupement d’employeurs “Service de Remplacement du Romorantinais“, se félicite tous les jours d’avoir monté avec quelques collègues, il y a neuf ans, cette entité qui permet à une vingtaine d’agriculteurs de la vallée du Cher d’absorber des surcharges de travail, de prendre quelques jours de congés en famille, et surtout de faire face aux aléas de santé toujours possibles ou aux accidents. Bien entouré par un bureau dynamique avec Mélanie, Frédéric et Fabien, le groupement a permis d’embaucher trois agents de remplacement salariés, Nicolas, Thierry et Louis, qui bénéficient d’emplois à temps plein. Dans ce groupement “Service de Remplacement du Romorantinais“, les adhérents ont des métiers variés : éleveurs de vaches à lait, éleveurs vaches à viande, éleveurs de volailles, maraîchers, céréaliers, éleveurs de chèvres laitières, etc. Cette diversité de métiers et de méthodes de travail a imposé à chaque agriculteur de repenser son organisation et ses méthodes de travail avant de les transmettre aux agents de remplacement, et cette réflexion a apporté une meilleure efficacité quotidienne. Il leur faut pas mal de souplesse à ces remplaçants qui doivent s’adapter aux méthodes de chaque adhérent, à son matériel et ses animaux, un sacré challenge. Un sacré challenge aussi pour les adhérents du groupement dont certains ont même suivi une formation de manageur ; on ne s’improvise pas employeur !
Employés polyvalents, contents
Le service de remplacement est un formidable tremplin pour les jeunes agriculteurs, un mode d’apprentissage sur le terrain, avec une diversité de métiers, d’organisations et de pratiques. Axel Masson revendique ce rôle de mentor pour les jeunes : “ J’ai obtenu un BTS après ma formation en productions animales à Nevers, berceau du Charolais, puis je me suis installé tout de suite en 1996 avec mon diplôme en poche. Aujourd’hui, membre de la Chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher, à 47 ans, j’estime que ma responsabilité c’est aussi la transmission de mes connaissances et de mon expérience d’éleveur de bêtes à viande envers les jeunes. “ Les connaissances nécessaires à la bonne marche d’une exploitation ont beaucoup évolué depuis quelques années : le numérique est partout, dans les tracteurs comme dans les robots de traite, les conditions de vie des animaux ont progressé. Et l’utilisation de produits phytosanitaire et engrais a pris un virage radical….
Paroles de remplaçants, heureux !
Toutes ces nouveautés doivent être bien intégrées par les agents de remplacement ainsi que les normes de plus en plus contraignantes. Mais grâce aux Services de Remplacement, les agriculteurs ne sont plus seuls. Les trois agents de remplacement de l’association le confirment en parlant de leurs expériences et de leurs parcours. Louis, le benjamin de l’équipe, sort de quatre ans d’apprentissage et se félicite de tous les savoir-faire explorésici. Nicolas, trentenaire jovial, a suivi ses parents en Sologne et se dit heureux de ce nouveau statut qu’il découvre. Thierry, la cinquantaine dynamique et ancien patron agriculteur, a quitté son Cantal et retrouvé dans ce nouveau statut d’agent de remplacement le contact humain après la solitude de patron d’exploitation agricole. Tous sont impliqués dans leur métier : “Il faut savoir tout faire, la traite, le bois, les labours, etc., et en 2 ou 3 jours par mois dans une exploitation, retenir les méthodes de travail et s’adapter à chaque patron, mais on aime cette vie. “
P.R.
Service de Remplacement du Romorantinais, mail : guillemeaux@wanadoo.fr