L’Armée de l’Air inquiète pour l’avenir


Depuis 2010, l’Armée a engagé une réforme pour centraliser sa gestion au niveau national. Les budgets militaires français ont eu droit à partir de 2017 à un régime sévère destiné à rétablir l’équilibre budgétaire de l’État, qui s’est traduit sur le terrain par une maintenance mutualisée des aéronefs des trois armes.
Depuis 2019, bien que son budget ait augmenté, l’Armée de l’Air a dû faire face à l’arrivée d’avions et d’hélicoptères de nouvelle génération. Meilleur matériel, mais à un prix plus élevé que par le passé, systèmes d’arme plus performants mais plus onéreux. Du coup, là où un avion sur deux était en permanence en révision, il ne reste aujourd’hui qu’un avion sur trois disponible !
Ajoutez à cette augmentation l’utilisation de ces avions en opérations extérieures, Afrique, Moyen Orient,… qui met à rude épreuve les matériels volants dans les conditions climatiques extrêmes, et le nombre d’appareils en état de vol est de plus en plus réduit, à budget égal. Voilà l’équation à laquelle les états-majors ont à faire face, sans même parler du futur avion de combat européen qui commence à sortir des cartons, ou des drones et des satellites armés ! La Recherche et Développement dans ces domaines pointus absorbe une part significative des budgets, mais c’est par là que passeront les guerres de demain.

La Base Aérienne 273 se maintient
Un nouveau contrat a été passé avec Dassault, fabricant du Rafale, contrat par lequel Dassault reprend la maintenance et la logistique de l’entretien des Rafale. Du coup, les pièces détachées ne seront plus gérées par la BA273, mais cette perte sera compensée par la gestion des aéronefs des autres armes. À moyen terme, il ne devrait y avoir aucune diminution d’effectif à la BA273. La colonelle Poirot souligne même la recherche active de candidats pour des postes de pompiers et de chauffeurs poids-lourds.
Enfin, le capitaine Luc Digneau, responsable des formations au vol à voile, confirme que tous les pilotes de l’Armée de l’Air, avions et hélicoptères, passent obligatoirement par une formation de vol en planeur, étape indispensable pour ces pilotes qui, avec l’automatisation de plus en plus forte des aéronefs, risquent de perdre le sens du vol si perceptible en planeur. Chaque année, 150 pilotes passent par la formation de vol à voile de la BA273. Belle revanche de l’homme sur les ordinateurs…

G. Brown