Laurent Sadoux s’en est allé…


La voix chaude de l’Afrique, passée par RVL, s’est éteinte à 51 ans

Les moins de trente ans ne sauront pas, ici, en Loir-et-Cher qui était Laurent Sadoux. Embauché, en rupture d’une vie parisienne trépidante à Paris, à Radio Val de Loire, dans la fin des années 90, il avait, de suite, imposé sa rigueur de travail, son style et ses méthodes professionnelles aguerries, même s’il n’avait pas atteint 25 ans… à ce qui était une radio locale de province (on ne causait pas région, ni territoire à l’époque…).

Reparti, après la reprise de RVL par Vibration, vers Paris, à Radio Notre-Dame, il avait, rapidement, retrouvé la grande maison RFI où il était entré en 1983, à moins de 18 ans, sans bagages universitaires, autres  que sa culture générale, son amour de la littérature, du théâtre et de la belle phrase bien tournée dans une langue de Molière que lui envièrent bien vite les jeunes entrés dans le métier à sa suite et qui n’avaient pas les bases mêmes d’un animateur sonore de foire de province…

Laurent Sadoux aimait son métier et l’Afrique, plus que tout. Pendant plus de quinze ans, il anima sur RFI, l’émission Afrique Midi qui succéda à une chronique plus matinale. On y adorait, selon les nombreux témoignages, depuis son décès le 30 mars dernier, «sa voix chaude, complice, intime, respectueuse et grave», tout au long de ses chroniques écoutées presque religieusement dans la majorité de l’Afrique francophone et même ailleurs… par un nombre d’auditeurs qui ferait pâlir d’envie la radio actuellement leader (en tête, car il n’aurait pas aimé cet anglicisme…) en France.

Et, Laurent Sadoux, qui avait séduit les auditeurs de RVL à l’époque en Loir-et-Cher, terminait, chaque jour , sa chronique par trois phrases qu’il conviendrait de méditer à la veille des grands chambardements qui risquent d’arriver en France dans les semaines qui arrivent : « Prenez soin de vous. Chaque jour est une vie. Travaillons à la beauté du Monde ».

Il est parti à 51 ans après une très longue maladie. La vie est parfois injuste en comptant les jours de celles et ceux qui la croquent à pleines dents. Repose en paix, en Afrique ou en Europe, cher Laurent que j’ai eu le plaisir de côtoyer de près, pour un temps hélas trop court, à RVL, dans le cadre de nos postes respectifs.

Richard ODE