Les élèves des CFA scotchés devant la violence des «faux accidents»…


Comme dans les séries à la télévision, tout était faux et, à la fois, parfaitement vrai car très parlant.

Une voiture lancée à 50 km/h, vitesse maximale normalement autorisée en ville (il y a, ne serait-ce qu’à Blois, des limitations rues Denis-Papin et Porte-Côté, une limitation, fort mal signalée, visuellement, à 20 km/h, et à 30 dans d’autres endroits) percute un scooter et son pilote. Le casque non  attaché part en flèche tandis que le corps s’éclate sur le pare-brise de la voiture, avant de retomber, inerte, sur la chaussée à dix mètres du point d’impact violent. Tué sur le coup, le jeune ne pourra être réanimé par les sapeurs-pompiers, de suite sur les lieux du drame. Une housse funéraire l’enveloppera en attendant son évacuation par des services de pompes funèbres. L’enquête démarre. Refus de priorité et casque non attaché de la part du scootériste. Commencent une période de deuil pour la famille de la victime et des remords pour le conducteur, non fautif légalement, mais très atteint psychologiquement, sûrement père de famille.

Cet accident, terrible dans sa réalité, qui se déroule, quotidiennement, des dizaines de fois, en France, en vrai, était, en fait, bien mis en scène au sein même du CFA Interprofessionnel de Blois, dans le cadre de la semaine de la sensibilisation aux risques routiers et accidents, à l’intention des jeunes scolarisés. Tous utilisateurs, en grande majorité, avant leurs 18 ans, de deux roues semblables à celui du test de démonstration réalisé par Pascal Dragotto, qui consacre sa vie à ce genre de démonstration pédagogique, se sont sentis très concernés. Il est vrai que le visuel est si proche de la réalité qu’environ 5 jeunes se sont évanouis parmi les quelque 500 qui suivaient, avec attention, ce faux accident. S’ensuivit une collision, à la même vitesse, entre deux voitures, en angle droit. Le passager du véhicule tamponneur, non ceint de la ceinture, est, aussi, décédé sur le coup, sa tête ayant heurté, plus que violemment, le pare-brise…

Si, à chaque fois, le cascadeur professionnel, fort bien harnaché et protégé, s’en sort, il n’en sera pas de même dans la vraie vie. Et, pédagogiquement, Pascal et l’animatrice commentent les mesures à prendre, avant, pour éviter l’après souvent tragique. Toujours des gants, le casque toujours attaché comme le devra être la ceinture en voiture. Pas de pieds sur le tableau de bord, en position allongée, car en cas de choc, les genoux pliés viennent éclater les orbites oculaires ou même la boîte crânienne. Respecter toujours, et même un peu en-dessous, les limitations de vitesse imposées, etc. Toute la semaine, les élèves deux CFA ont planché sur la sécurité avec leurs professeurs, des invités extérieurs, tels que des policiers, gendarmes, permanents de La Prévention Routière, sapeurs-pompiers, auto-école, avec des accents particuliers sur la conduite sous emprise alcoolique ou addictive, en divers ateliers tous très encadrés.  Une attention particulière sera apportée aux premiers secours et soins, en attendant que cette discipline basique puisse être intégrée aux cursus scolaires. Mais, là, on anticipe sur les programmes de l’Éducation nationale dont les grands esprits devraient savoir que, sur un chantier artisanal, en pleine campagne, un premier geste de secours pourrait sauver des vies en cas d’accidents bien plus nombreux qu’on ne le pense, même s’ils se révèlent bénins, au départ..

Jules Zérizer