Les paysans prêts à relever le défi, à condition qu’on les aide et qu’on les comprenne…


«Même s’il faut éviter la sinistrose, il faut reconnaître que la situation du monde agricole et donc de ses acteurs, les paysans, est plus que préoccupante et inquiétante quand on dresse le bilan de la première moitié de l’année» affirme Arnaud Bessé, président de la Chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher (C.A. 41) qui aura un début de mandat très fourni depuis son élection.
Lors de la dernière session, en présence du préfet Yves Rousset, plusieurs motions ont été discutées et présentées afin que des solutions rapides soient trouvées pour faire face à la crise qui menace plusieurs secteurs, et, par conséquence, l’avenir de celles et ceux qui vivent, ou tentent de survivre, des ressources de leurs territoires.
Ainsi, la taxe additionnelle sur la taxe foncière non bâtie (TATFNB) dont la réduction annoncée de 15% va entraîner une baisse départementale de 400 000 euros pour le Loir-et-Cher, ce qui risque de toucher plusieurs postes humains sans parler des investissements…
Pour la sécheresse, et ses conséquences qui se répercuteront longtemps sur les cultures et l’élevage, la C.A. 41 souhaite la mise en place de plusieurs systèmes d’aides et de possibilités de captures et de réserves de l’eau pour lutter, dans les années à venir, contre ce fléau qui n’ira que croissant, selon les spécialistes de la question.
Le traitement des cultures par produits phytosanitaires, à moins de dix mètres de toute habitation ou immeuble, entraînerait, juste pour le Loir-et-Cher la disparation de plus de 6.000 ha cultivables, soit l’équivalent de quelque 70 exploitations, «alors que l’on se bat, partout, pour maintenir, ou tenter de le faire, les terres agricoles»! La C.A. 41 exige que l’État mobilise les moyens financiers nécessaires pour accélérer la recherche et la diffusion des pratiques alternatives. Un dialogue est à renouveler avec la population et les citoyens pour que tout le monde puisse continuer à vivre en bonne harmonie, pour une meilleure valeur environnementale qui satisfasse ruralité et urbanisme, vers une visibilité commune d’avenir serein.
Constatant que le monde agricole, malgré tous ces aléas, est plus que jamais prêt à relever le défi «sans tomber dans la sinistrose, je le rappelle», Arnaud Bessé souhaite que le combat mené par la profession pour vivre soit suivi par un accompagnement solidaire de la part de celles et ceux qui, sans agricultures sous toutes leurs formes, pourraient connaître, à leur tour, des jours difficiles à vivre, ne serait-ce qu’en approvisionnement de produits basiques.
Tous unis, donc, pour un même combat : vivre, survivre ou mourir! Le choix n’est pas simple, mais il faudra le prendre. Vite !

Jules Zérizer