Les syndicats signent le Pacte régional économique 


La Préfecture et la Région Centre ont signé un pacte régional économique et social pour accompagner le redémarrage des entreprises et assurer leur pérennité, tout en veillant à la sante des salariés. En bas des quatre pages du document initié par le MEDEF régional, se trouvent aussi les quarante paraphes des organisations professionnelles d’employeurs, les syndicats de salariés (hormis CGT et FO), ainsi que les chambres consulaires. 

Compliqué de relancer les entreprises tout en imposant des conditions drastiques de sécurité. Les négociations menées depuis le 13 mars ont permis l’obtention d’aides ciblées, le report des charges, le fonds de solidarité et les prêts garantis. « Aujourd’hui, nous appelons à une reprise des activités générales, ajoute le Préfet de Région Pierre Pouëssel, avec une nouvelle organisation du travail, donc avec des accords particuliers pour le respect de la plus stricte sécurité de tous ».

Ce pacte propose avant tout une méthode « pour agir et dialoguer ensemble ».

François Bonneau, président de la Région anticipe deux crises. L’une économique avec des entreprises trop fragilisées et qui ne pourront reprendre, l’autre sociale qui dépendra directement des emplois perdus. Il faut donc co-construire des solutions pour que toutes les entreprises soient accompagnées et l’emploi préservé ».

Plus complexe qu’il n’y paraît

Giles Lory, secret général CFDT se félicite de ce texte et insiste pour qu’il soit aussi envisagé de nouveaux modes de production. Jessica Gouineau de l’UNSA salue également la volonté d’un travail commun, « mais la reprise doit être progressive », dit-elle, La CFE-CGC est plus prudente et attend de voir comment ce pacte va se mettre en place. « Les entreprises privées renforcent le dialogue social, nous espérons qu’il en soit de même dans le secteur public ». La CFTC se réjouit. Bernard Hibert pour la CPME s’attend à ce que le devenir de ce pacte dépende de la cohésion. « La CPME s’y associe sans réserve, dit-il, Nous nous attendons à devoir accompagner les entreprises jusqu’à deux ans pour certaines ».

Claude Paris président du MEDEF Centre insiste : « Il est temps d’afficher notre sens des responsabilités dans la perspective de reprendre gout au travail, même avec des contraintes nouvelles. La santé au travail, le dialogue social et la confiance entre tous.

Il faut penser la mise en route de nouvelles formations pour ceux qui sont en activité partielle et les jeunes en alternance. Il faut organiser le déconfinement des personnes les plus précaires, les handicapés… soyons ambitieux pour les perspectives de relance économique, imaginons les procédures pour ne pas laisser perdre les commandes et les marchés ». Pierre Garcia de la DIRECCTE insiste pour que l’organisation du travail se fasse branche par branche.

François Bonneau tape dans le dur et s’engage à faire évoluer le dispositif des formations, par exemple pour que les VISA puissent aussi être suivi par des personnes au chômage partiel. La Région veut aussi mettre les transports collectifs au service des entreprises dès le 11 mai pour optimiser le service tout en préservant la sécurité. La région enfin envisage avant l’été de faire un forum sur la relocalisation des entreprises.

Les chiffres parlent

Depuis l’avènement du PGE, Prêt garanti par l’Etat, 1,3MD€ ont distribués en Région pour aider la trésorerie aux entreprises. 90% de ces prêts ont été accordés aux TPE.

Quant au fonds de solidarité (1.500€), 37M€ ont été distribués en RC au titre du volet 1. Le volet 2 est engagé pour les TPE qui n’ont pas pu y accéder. La demande se fait au Conseil régional qui instruit le dossier, validé par l’État ensuite. Près de 300 dossiers ont été réglés à ce jour.

Enfin, 250M€ de report de charges sociales ont été accordés en Région Centre VdL.

En Région toujours, 38.254 entreprises (360.000 salariés), ont sollicité le chômage partiel, pour un total de 139 millions d’heures.

A noter qu’il n’y a pas encore de statistiques des greffes des tribunaux pour les dépôts de bilan à ce jour. Mais il y a peu de jugements d’ouverture à ce jour.

Le président de la fédération bancaire précise qu’en RC, « 200 dossiers sont en négociation, ce qui est assez faible. 65% trouveront une issue positive grâce au PGE ».

Responsabilité partagée

Claude Paris insiste : « ne cherchons pas systématiquement la responsabilité du chef d’entreprise. Bien entendu l’entreprise est à la manœuvre, mais bientôt il va falloir que cette responsabilité soit partagée. La responsabilité n’est pas à chercher en ces temps difficiles ».

A noter

Pierre Garcia de la DIRECCTE précise que les entreprises avaient jusqu’au 30 avril pour déposer leur demande de chômage partiel. « Celles qui n’auront pu le faire pourront toujours recourir à l’activité partielle. Le mode d’indemnisation changera, sans doute moins avantageuse ». Et Claude Paris d’insister « malgré tout il faudrait que l’indemnité soit adaptée aux besoins de l’entreprise ».

Stephane de Laage