Liberté d’expression : plus d’un millier de personnes place de la République à Blois


Sur l’initiative du syndicat enseignant FSU et de la CGT 41, élus, professeurs et simples citoyens, se sont réunis hier, dimanche 18 octobre  devant la préfecture de Blois en hommage à Samuel Paty, le professeur sauvagement assassiné dans les Yvelines vendredi 16 octobre, suite à un cours à ses élèves collégiens où il aura montré les caricatures publiées par Charlie Hebdo. 

Sous une météo clémente, le soleil ne s’affichait que dans le ciel dimanche 18 octobre, premier weekend des vacances de la Toussaint. Le coeur n’y était pas, les visages étaient fermés, et les silences marqués dans le défilé (masqué) qui se sera élancé des grilles de la préfecture, place de la République, en passant par les rues Porte-Chartraine, puis du Commerce et Denis-Papin. Dans les rangs, cela débattait sur le sujet des réseaux sociaux, catalyseur supposé aux flambées de violence gratuitement assénée, pendant que d’aucuns avaient apposé des pancartes « non au Gouvernement islamophobe », entre autres malvenus messages, sur les grilles de la préfecture, aussitôt ôtées par le préfet Rousset courroucé … « Le respect contre l’obscurantisme. Pas de colère exprimée pour répondre à la haine, mais de la liberté, » avaient pourtant harangué quelques minutes plus tôt des représentants de FSU et de la CGT. Il y a cinq ans, certains journalistes, anonymes et responsables politiques avaient déjà répondu présents en se déplaçant au même endroit après les attentats perpétrés au sein de la rédaction Charlie-Hebdo à Paris. Comme un triste air de déjà vu et peut-être une lassitude, car évidemment, se mobiliser et se réunir, c’est bien (1 300 personnes dixit le préfet de Loir-et-Cher croisé hier, près de 2 000 selon d’autres sources in situ), mais au final, peu importe les chiffres, parce que l’essentiel se joue ailleurs. Après les « paroles, paroles, paroles », des actes sont escomptés pour « le jour d’après », tant esquissé et fantasmé pendant le confinement. « Il faut porter en soi le chaos, pour pouvoir mettre au monde une étoile dansante» (Nietzsche) ?

É.R.

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