L’insoumise Kenza Belliard


La jeune femme de 38 ans, co-secrétaire du Parti de Gauche mais qui se présente sous l’étiquette de la France Insoumise, partage l’affiche législative avec Jérémie Fassot, artisan charpentier. Rencontre.

« Je ne suis pas une professionnelle de la politique. » D’emblée, Kenza Belliard met les choses au clair. Pour autant, ses convictions n’en sont pas moins profondes. « J’occupe un emploi à temps plein et je milite sur mon temps libre. Je suis candidate en 2017 parce que je sens que c’est le moment,» explique l’intéressée. « Je me suis lancée à la fin de l’année 2016 et oui, c’est vrai, le score de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l’élection présidentielle le 23 avril me conforte dans une stratégie citoyenne. J’avais suivi sa campagne de 2012 et nous avons obtenu 3 millions de voix supplémentaires cette année.» Comment voit-elle le rôle du député ? « Il s’agit de défendre l’intérêt général de la nation afin que cela rejaillisse sur l’intérêt de nos territoires,» exprime Kenza Belliard. «Je suis par exemple pour une gestion équilibrée des territoires. Aujourd’hui, on recentre des administrations pour faire des économies et on privilégie des centres urbains et le développement de grands pôles ; ce qui reste est une sorte de grand désert. Il n’est pas question d’être meilleur que le voisin mais je souhaite un libre accès aux services publics pour tous, que l’on habite à Selles-sur-Cher ou à Paris. Il faut créer une trappe de proximité pour retrouver un bien-vivre à Blois comme ailleurs. Je viens d’une grande ville dans le Rhône, je me suis d’ailleurs présentée aux cantonales en 2004 à Lyon, mais mon ancrage est local, je vis à Blois depuis 2008 et je connais bien le milieu rural pour avoir auparavant travaillé dans un organisme agricole. J’ai une vision, je saisis les grands enjeux territoriaux qui se dessinent. Certains combats du passé sont toujours d’actualité.» Kenza Belliard, qui annonce des réunions publiques à Chaumont-sur-Loire, Saint-Claude-de-Dray, Contres, Cellettes et Montrichard en mai et  juin, répond sans détour quand on cite les autres noms qui se trouvent face à elle pour ce scrutin des 11 et 18 juin. «Je suis depuis le début dans un pacte de non-agression, je ne suis pas le vocabulaire belliqueux de la politique. Les gens sont dégoûtés de tout ça d’ailleurs. Non, mon but n’est pas de régler des comptes ni d’être narquoise, mais bien de me battre pour des idées !»

É. Rencien