L’intercommunalité : face au rapprochement proposé entre Vierzon et Bourges une autre solution ?


Irène Félix réagit face à cette annonce de rapprochement entre Bourges Plus et la Communauté de Communes Vierzon Sologne Berry et propose d’autres solutions.
Le Petit Berrichon : Que pensez-vous de cette proposition de rapprochement ?
Irène Félix : «  L’agglomération Bourges Plus est dans l’ornière. Cette  agglomération de fonctionne pas, sans projet, il y a trop de blocages et il faut en sortir. Bourges ne peut pas jouer son rôle de leadership. Aujourd’hui, elle n’est pas attractive, c’est plus un repoussoir pour ses voisins. Elle est fragilisée par les conflits au sein de la droite et les tensions internes. La proposition pour Bourges doit laisser suffisamment « d’oxygène » à Vierzon pour permettre le renforcement des solidarités au sein du Pays de Vierzon. »
L.P.B. : Que proposez vous ?
I.F. : «  Le redécoupage des intercommunalités doit être une opportunité et il faut refonder l’agglomération et pas seulement l’agrandir. Bouger oui, mais vouloir devenir plus gros ne peut pas être un objectif en soi. Ce n’est pas la taille qui est urgente mais bien la refondation. On ne sera jamais Orléans ou Tours, ce n’est vraiment pas la question, ce qui est vital, c’est notre capacité à agir. Et pour agir il faut un projet. »
L.P.B. : Quel est donc votre projet ?
I.F. : «  Il faut que çà bouge, c’est une nécessité mais pas  en faisant n’importe quoi. Poser les bonnes bases afin de ne plus avoir toujours « un métro » de retard.  Rajeunir l’agglomération de Bourges et renforcer son poids économique. C’est aussi développer et valoriser son pôle de services de haut niveau (Lycées, enseignement supérieur, hôpital, administrations, services…) au profit du Cher. Affirmer son rayonnement intellectuel et culturel et développer les solidarités. »
L.P.B. : Agir oui mais avec qui et comment ?
I.F. : « Nous avons cinq mois pour réfléchir et déterminer un choix collectif. L’ouverture vers l’est du département est une solution et développer la notion de proximité avec les intercommunalités voisines comme La septaine par exemple, Communauté de communes la plus jeune du département aux portes de Bourges qui propose une cohérence thématique avec Bourges autour de l’armement. Il y a aussi Fer Cher, principal pôle industriel près de Bourges qui présente un ensemble certes fragile mais une quasi continuité urbaine. Il faut aussi s’appuyer sur la réussite des Terres Vives, territoire résidentiel assez jeune qui a parié sur sa jeunesse, la culture et a permis l’émergence d’un fort sentiment d’appartenance. Concernant Les terres d’Yèvre, c’est Vierzon qui devrait s’allier à cette communauté pour acquérir un jour un statut de communauté d’agglomération. Enfin Les Terroirs d’Angillon, qui est un territoire jeune avec une industrie agro alimentaire réputée, pourrait avoir une stratégie d’alliance avec les Hautes terres en Haut Berry et les Terres Vives. »
L.P.B. : Bourges et Vierzon, ce n’est donc pas la meilleure solution ?
I.F. : « Non ce n’est sans doute pas la meilleure solution ni pour Bourges, ni pour Vierzon, ni pour le Cher. C’est la raison pour laquelle nous formulons d’autres propositions. Nous refusons de concourir pour le championnat de France de l’immobilisme. »
Jacques Feuillet