Loir-et-Cher Covid-19 : des aides par milliers, depuis Blois


À défaut peut-être de joujoux, des euros sont dévoilés dans la hotte covidée. Qui donne quoi à qui ? Focus sur Agglopolys et la CCI 41.
Ho Ho Ho …. Le traîneau est sorti, les masques aussi, et la distribution débute chez Agglopolys, la communauté d’agglomération de Blois. Dans le rôle du père Noël, le président Christophe Degruelle (PS) a annoncé lors du conseil communautaire du 13 novembre en distanciel, la création du fonds « Urgencéco » et autres dispositifs de soutien exceptionnel au monde économique subissant les conséquences de la crise sanitaire. Selon sa vocation, Agglopolys a déjà accompagné la reprise d’activité après ce printemps contrairé (exonérations de loyer, contribution au Fonds Renaissance de la région Centre Val-de-Loire…). Elle reprend son manteau rouge cet hiver entravé avec la création d’un nouveau dispositif pour tous les commerces. Par conséquent, un avenant « Urgencéco » a été ajouté : ce dispositif, dont la gestion a été confiée à l’association Initiative Loir-et-Cher, propose une aide directe d’un montant de 5 000 € maximum en 2 volets (une subvention de 2 500 € maximum pour soutenir la trésorerie et faire face aux loyers, charges, dépréciation des stocks… et une subvention de 2 500 € maximum pour les investissements, notamment pour accompagner la transition numérique). En sus, il a décidé une extension à tous les commerçants de l’agglomération de la place de marché (market place) créée par les Vitrines de Blois (*), permettant aux commerçants de développer une offre de commerce en ligne et de proposer aux consommateurs un vaste catalogue de produits. Il sera plus largement proposé de porter secours aux « naufragés du numérique » (une subvention de 5 000 € permettra à une autre association impliquée sur ce dossier, à savoir Loir-et-Cher Tech, de mener cette action) afin d’aider les commerces et restaurants du territoire qui le souhaitent à continuer une activité a minima.

Acheter local, car c’est vital
Agglopolys n’est pas la seule entité officielle à hisser la voile dans la tempête covidée. Mercredi 18 novembre à Blois, la Chambre de commerce et d’industrie de Loir-et-Cher a ainsi réaffirmé son soutien aux commerces en ces temps confinés. En France, nous avons souvent des trains de retard alors qu’en Asie, à Séoul par exemple, ce monde d’achats distanciés est depuis un moment entré sur le quai de la gare du train-train quotidien. En France, nous demeurons fort attachés à la convivialité du lien en direct mais il convient enfin d’embarquer et franchir le pas du numérique. Par conséquent, sur wwwcci41.fr, l’outil Web “Géo’local 41” recense en ligne les points de vente ouverts dans le département du Loir-et-Cher, près de chez soi, ainsi que les services de livraison et de “click and collect” de proximité (200 commerces environ). Plus d’excuses pour ne pas consommer local ! Oui car “acheter local, c’est vital,” comme le rappelait Yvan Saumet, président de la CCI 41. “Tous les secteurs sont impactés par cette crise soudaine. C’est moins pire que la première vague mais la situation demeure compliquée et ce n’est pas du flan. Et les aides gouvernementales ne suffiront pas, ce n’est même pas de la pommade. ” La CCI accompagne et insiste donc également sur l’urgence de développer ou d’accélérer les solutions de vente en ligne. À Blois (les Vitrines), Romorantin (Arca) et Vendôme, les initiatives de plateformes d’associations de commerçants fleurissent par ailleurs. “Cela demande du temps, c’est chronophage, mais pouvoir vendre en ligne, ça peut être significatif et c’est aussi une question de vie et de mort parfois dans certains cas. ” Il est bon de prendre les mêmes armes dématérialisées que l’adversaire, il est toujours possible de fustiger Amazon pour se libérer. Or, il existe pléthore d’autres e-marchands d’envergure qui se partagent le gâteau Internet avec toujours un coup d’avance, voire plusieurs (Happy ou Lucky Days chez les géants de l’habillement avant le Black Friday même si décalé, par exemple…). On ne peut pas toujours lutter; par contre, chacun peut modifier ses habitudes. Yvan Saumet, rappelle de facto cet essentiel. “Pour limiter la casse, les consommateurs doivent prendre conscience qu’il faut consommer dans les commerces de centre-ville.».

É. Rencien

(*) Au regard du contexte, la ville de Blois a de son côté annoncé maintenir et renforcer son soutien aux associations, notamment caritatives. Son édile PS Marc Gricourt a souligné que sa municipalité apporte en outre à son tour une subvention de 34 000 € pour la place de marché digitalisée des Vitrines de Blois. Tout en mettant en garde. “Nous devons néanmoins veiller à ne pas concentrer des aides sur un seul secteur, car bien d’autres souffrent aussi.”