Loir-et-Cher : La santé des maires bien plus inquiétante que la désertification médicale


Si la santé en général et les problèmes déclenchés par la désertification médicale dans bon nombre de communes du Loir-et-Cher ont été à l’ordre du jour du 64ème congrès des maires de Loir-et-Cher, à la Halle aux grains de Blois, le 4 mai, l’état moral et physique des élus de la République, piliers et gardiens de la démocratie, préoccupent au plus haut point les responsables de l’Association des maires (41), dont la présidente départementale, Catherine Lhéritier, par ailleurs vice-présidente de l’Association des Maires de France (AMF).
Entre trois tables rondes sur la santé au cours de la journée, dans le cadre du Carrefour des Territoires, l’accent a été mis sur les mesures à prendre en urgence absolue, avant qu’il ne soit trop tard, par d’éminents spécialistes de la question, tant politiques que professionnels. La maire vice-présidente du Conseil départemental de Loir-et-Cher et présidente de l’Association des maires 41 Catherine Lhéritier a, en compagnie de Jean-Luc Broutin, président de l’Observatoire des Territoires en Loir-et-Cher, lancé un signal d’alarme face aux nombreuses démissions d’élus municipaux (159, contre 70 à la mandature précédente, depuis le dernier scrutin de 2020). «Il y a un malaise profond et il convient de redonner confiance aux élus qui sont indispensables à la vie de la commune, quelle que soit sa taille. Mais, souvent, ils ne savent pas, eux–mêmes, faire face à tous les défis inhérents à leurs mandats, dont des agressions physiques en plus des verbales, car ils agissent souvent en solitaires, le nez dans le guidon, en ayant, souvent, en plus, des activités professionnelles privées et prenantes et, peut-être, aussi, un manque de soutien de leurs équipes. Il va être nécessaire de revoir certains postes qui freinent la vie des communes, effectuer une chasse aux normes qui freinent toute action positive et libérer certains leviers dont celui des financements, car, dans trois ans, il risque de ne plus y avoir des candidatures à ces postes de sentinelles de la République, dans bon nombre de collectivités rurales, notamment».
Réunification…
Comme pour le problème de la santé dans les territoires de Loir-et-Cher et de France (17% des habitants de plus de 17 ans n’y ont pas de médecin traitant contre 11% sur le plan national !) il vaut mieux prévenir que guérir quand le mal sera fait. Dans les quelques solutions proposées, la réunification de communes de petite taille ou de puissance moyenne ne peut être qu’encouragée même si certains voudront défendre leurs bastions… Et, dans cette énumération, Catherine Lhéritier rend hommage, aussi, aux secrétaires de mairie qui souffrent tout autant de cette situation et qui, demeurant également des gardien(ne)s de la démocratie, se sentent bien seul(e)s, certaines fois, sans oublier le rôle du CAUE 41, autre partenaire de cette journée de congrès, « qui, de plus en plus, tient une place performante et s’affirme comme un outil ingénieux, équilibré, précieux et compétent dans la vie de notre Département qui, même classé 72ème sur le plan national, a des atouts à défendre, une fois résolus, et le plus tôt possible, ses problèmes de santé. Reste à savoir qui en sera le meilleur médecin réfèrent ? Les prochaines élections sénatoriales laisseront la place à des prescripteurs de potions que certain(e)s annoncent magiques sur le papier !

Jules Zérizer